Comme dans le reste du monde arabe, la Russie s’est réinvestie dans les pays du Maghreb, avec des objectifs en partie nouveaux par rapport au passé. Si l’Algérie et la Libye – partenaires privilégiés à l’époque de la guerre froide – restent les principaux points d’ancrage de la politique russe dans cette sous-région, Moscou veille désormais à étendre ses relations vers le Maroc et la Tunisie. Pour autant, le Maghreb ne constitue pas un intérêt fondamental pour la Russie, mais plutôt une source d’opportunités économiques et politiques. Le domaine sécuritaire reste un volet important de la coopération, notamment avec l’Algérie, où prédominent les livraisons d’armement et la formation de cadres militaires. Ce redéploiement est aussi facilité par une proximité de vues entre les pouvoirs en place et la Russie de Vladimir Poutine au sujet des grands dossiers politico-sécuritaires régionaux, ce qui n’exclut pas une certaine prudence de la part des partenaires maghrébins quant à la coopération dans le domaine de la défense. Au-delà de ces objectifs, ce réinvestissement de la Russie pourrait avoir des prolongements vers l’Afrique subsaharienne dont le Maghreb constitue, aux yeux de Moscou, la porte d’accès.