Bien que répartie en six domaines, l’équipe de recherche travaille sur des thématiques transverses avec un souci d'interdisciplinarité. Elle est constituée d'une trentaine de chercheurs permanents et est renforcée, chaque année, par la présence de postdoctorants, doctorants, apprentis et assistants de recherche.
Les quatre axes transversaux étudiés à l’IRSEM sont Le monde et la puissance chinoise, le climat, les problématiques de propagande et de complotisme et le rôle des forces armées dans la gestion de la Covid-19.
D’abord remarquée par la rapidité de son développement économique, la Chine est devenue un acteur central des relations internationales. Deuxième économie mondiale, elle est également une puissance majeure dans les domaines militaires et technologiques. Ainsi, la rivalité sino-américaine joue un rôle de plus en plus prégnant dans les affaires mondiales. Les attributs de la puissance chinoise, mais aussi la façon dont Pékin déploie et utilise cette puissance sont facteurs de modifications des relations internationales et poussent souvent les autres acteurs à s’adapter. Ce programme transversal vise à fournir des éclairages sur les transformations régionales et les ajustements internes des acteurs en réponse à la montée en puissance chinoise.
La montée en puissance de la Chine modifie en profondeur les dynamiques de conflit et de coopération au sein des sous-ensembles régionaux dans le monde. D’abord, les rapports entre acteurs dans les régions voisines de la Chine se transforment pour intégrer la nouvelle donne chinoise comme en Mer de Chine du Sud ou encore en Asie Centrale. Mais les équilibres de régions plus éloignées comme le Golfe, l’Arctique ou encore le continent africain se voient eux aussi modifiés par le rôle croissant joué par la Chine ou par les relations qu’entretiennent la Chine et les autres grandes puissances au sein de ces espaces.
Par ailleurs, beaucoup d’acteurs internationaux (gouvernements, organisations, bureaucraties, acteurs privés…) modifient leurs pratiques ou leurs instruments pour s’ajuster à la montée en puissance de la Chine dans les domaines militaire, économique, technologique, ou du renseignement. Certains cherchent à mieux répondre aux stratégies chinoises, ou se placent dans une logique d’émulation ; d’autres voient dans la puissance chinoise une ressource potentielle ou un modèle à imiter. Il s’agira d’identifier ici les principales implications de ces transformations, aussi bien en termes de politiques publiques que de reconfiguration des jeux politiques ou bureaucratiques internes.
L’ambition de ce programme est ainsi de fournir un éclairage aussi bien sur les transformations régionales induites par la puissance chinoise dans le monde que sur les ajustements des acteurs en réponse à celle-ci.
Responsable du projet : Camille Brugier & Pierre Haroche
Participants : Baranets Elie, Charon Paul, Dazi-Heni Fatiha, De Champschenel Tiphaine, De Tréglodé Brenoît, Samaran Stéphan, Wang Earl, Zubeldia Océane
Publications :
“NATO facing China: responses and adaptations”, Survival, 64 (3), 2022, pp. 73–86
Auteurs : Pierre Haroche & Martin Quencez
This article explores and assesses NATO’s various options for dealing with Chinese power. Firstly, in terms of military approaches, we argue that NATO is unlikely to play a substantial role in US-led efforts to balance China in the Indo-Pacific region, or to designate China as a ‘threat’ in the North Atlantic area. Given that a clear-cut geographic division of labour between the United States and European partners would weaken the Alliance’s cohesion, NATO should instead focus on better integrating the ‘China factor’ into its military planning, in anticipation of the knock-on effects that a crisis in Asia could have on the European theatre. Secondly, in terms of the political approaches, although a formal expansion of NATO’s competencies is unlikely, stronger coordination with Indo-Pacific actors and with the European Commission could help overcome many of the Alliance’s geographic and functional limitations in dealing with China.
ADAPTION ET SECURITE CLIMATIQUE
L’intégration effective de la dimension climatique dans les enjeux opérationnels de défense en France, qui s'est accélérée récemment (publication de la Nouvelle stratégie énergétique de défense en 2020, élaboration par le CICDE d’une éclairant thématique sur « Les forces armées face au changement climatique », lancement le 12 novembre dernier de l’initiative « Changement climatique et forces armées »), fait l'objet depuis plusieurs années de travaux de réflexion au sein du MINARM, auquel l'IRSEM a activement participé, notamment à travers l’Observatoire géopolitique des enjeux des changements climatiques (DGRIS, IRIS) et le « GT Energie ».
L'objectif de ce programme transversal est de poursuivre et fédérer les réflexions et travaux déjà engagés, en s'appuyant sur les chercheurs de l'IRSEM qui travaillent sur cette thématique. A ce stade, trois principaux volets seront approfondis dans le cadre de ce programme transverse :
Responsable du projet : Benoît RADEMACHER (AED)
Participants : Adrien ESTEVE (AED), Florian OPILLARD (D&S), Angélique PALLE (AED), Benoît RADEMACHER (AED), Nicolas REGAUD (DDI), Océane ZUBELDIA (AED)
Publications :
Téléchargez le programme complet « adaptation et sécurité climatique ».
L’objectif de ce programme de recherche transversal et transdisiplinaire est d’analyser le recours aux armées dans la gestion de la crise sanitaire du coronavirus dans une dimension comparative entre plusieurs pays européens (France, Allemagne, Suisse, Italie) et les Etats-Unis. Les conditions de la mobilisation des armées de ces pays feront l’objet d’une comparaison systématique et approfondie des doctrines militaires, des différents statuts juridiques du recours aux armées, des modes d’intervention militaires dans la gestion de crise et des formes de coopération civilo-militaires. Le programme envisage aussi d’intégrer des éléments de connaissance concernant d’autres pays.
Les principaux axes de travail sont les suivants :
Responsable du projet : Anne Muxel (IRSEM Domaine Défense et Société/CEVIPOF-Sciences Po)
Membres de l’équipe de recherche : Florian Opillard (co-coordinateur, IRSEM, Domaine Défense et société), Angélique Palle (co-coordinatrice, IRSEM Domaine Armement et économie de défense), Edouard Jolly (IRSEM, Domaine Stratégie, normes et doctrines), François Delerue (Senior Researcher in Cyber Security Governance, Leiden University), Léa Michelis (IRSEM, Domaine Défense et société)
Durée du programme : début du projet avril 2020, fin du projet septembre 2022.
Évènements scientifiques :
Publications :
La numérisation des systèmes d’information contribue à la prolifération des opérations de lutte informationnelle menées par des Etats contre d’autres Etats. D’autres acteurs issus des sociétés civiles et constituant de véritables écosystèmes complotistes, ont su exploiter ce nouvel environnement afin d’exacerber les tensions au sein des sociétés démocratiques. Ces acteurs non étatiques s’immiscent dans la vie politique et sociale des Etats pour brouiller les messages, susciter des polémiques en ligne et véhiculer de fausses informations. Depuis 2016, les experts qui identifient et cartographient les manipulations de l’information ont observé le développement de réseaux conspirationnistes issus de communautés internet afférentes sur les réseaux numériques et leur investissement sur de nombreux sujets de société lors de la diffusion de fausses informations. Adeptes des récits propagandistes, les groupes complotistes ont alors pour ambition d’exercer une influence unilatérale sur un groupe cible par le biais d’arguments sélectifs, afin de faire fructifier un modèle économique, semer le doute et la confusion, discréditer un adversaire politique, promouvoir des messages militants ou légitimer des positionnements idéologiques.
Ce programme pluridisciplinaire s’intéresse aux phénomènes de circulation dans les luttes informationnelles contemporaines (concepts, moyens, méthodes, finalités). Il propose une approche par les groupes sociaux et politiques et entend analyser la construction, la production, les outils et les cibles de ces écosystèmes de propagande non-étatiques concourant à la déstabilisation des démocraties libérales occidentales.
Composition de l’équipe (IRSEM et Partenaires) : Paul Charon, Maud Quessard, Maxime Audinet, Anne Muxel, Tristan Mattelart (Paris 2), Dusan Bozalka (Paris 2), Jean-Chistophe Boucher (Université de Calgary).
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