Créée en 1996, la revue scientifique de l'IRSEM, Les Champs de Mars, est une revue de référence sur la guerre et la paix, répondant aux critères de sélection les plus exigeants. Elle est dotée d'un comité de lecture et d'un comité scientifique réunissant 60 universitaires français et étrangers. Les Champs de Mars étaient publiés par la Documentation française jusqu'en 2013. Aujourd'hui, ce sont les Presses de Sciences Po qui les publient.
La revue accepte des propositions de manuscrits ou de dossier de manière continue. L’un des objectifs de la revue est d’ouvrir ses pages à l’ensemble des chercheuses et des chercheurs qui étudient la guerre et la paix, quelles que soient leur discipline, leur méthode d’analyse ou leur orientation paradigmatique. Si vous souhaitez contribuer aux Champs de Mars, merci de vous référer aux consignes suivantes.
Le combattant du futur sera-t-il un « super soldat » ? L’augmentation militaire fait aujourd’hui partie des thématiques « à la mode ». En effet, les études portant sur les évolutions technologiques militaires mettent de plus en plus en avant ce concept, au même titre que les sujets des drones armés et des systèmes d’armes létaux autonomes, largement évoqués durant la dernière décennie. On observe ainsi, depuis plusieurs années maintenant, une multiplication des travaux portant sur le soldat augmenté. Dans le monde anglo-saxon, les écrits, en commun ou de manière autonome, de chercheurs tels que Patrick Lin, Max Mehlman ou encore Jai Galliott peuvent par exemple être mis en avant.
Sans entrer dans les détails et débats entourant la définition du soldat augmenté, ce dernier fait référence, d’une manière générale, à un combattant doté de capacités physiques comme psycho-cérébrales « augmentées » grâce à des technosciences agissant sur lui depuis l’intérieur ou l’extérieur du corps humain. Il s’agit donc, pour les armées, de disposer d’un soldat plus performant sur le champ de bataille comme en dehors, que ce soit au niveau physique ou sur le plan cognitif. À cet égard, l’augmentation militaire représente un objet bien plus complexe qu’il n’y paraît. Ce point est justement au cœur de ce numéro des Champs de Mars et, par conséquent, de cette introduction, qui pousse ainsi à s’interroger sur sa nature en tant que telle. Le super soldat n’est-il pas, par exemple, un sujet similaire à celui d’« homme augmenté » ? Par ailleurs, ne doit-on pas le considérer comme un simple thème de science-fiction ? De même, l’augmentation ne constitue-t-elle pas une tendance récurrente dans l’histoire militaire ? Celle-ci ne fait-elle pas référence, finalement, à un processus globalement unifié ? Ces quelques questions – non exhaustives – mettent donc en lumière une complexité qui mérite d’être analysée. C’est l’enjeu de cet article, qui cherche à appréhender le phénomène à partir de certains des points de tension qui l’entourent et, en cela, à montrer la nécessité d’engager une approche multidimensionnelle permettant d’en saisir pleinement le contenu.
Les intitulés en disent souvent long des présupposés de ceux qui les formulent ou les reprennent. Celui de ce numéro spécial ne fait pas exception. Dans les premiers échanges informels entre collègues universitaires, juristes comme non juristes, le thème du numéro s'orientait sur « droit et défense ». Au fur et à mesure de la construction académique du projet, les discussions ont cependant glissé, de manière implicite, vers des réflexions de « droit de la défense ». Il est possible d'y constater une évolution dans l'approche de la thématique du présent numéro.
Le cadre « droit et défense » orientait le débat autour d'une comparaison à mener entre deux objets distincts : d'un côté, le « droit » et de l'autre la« défense». Dans cette optique, le droit pouvait être pris comme un objet d'étude saisi par les sciences sociales, s'inscrivant alors dans des contextes différents, et dont il est possible d'observer et de commenter les interactions avec d'autres objets plongés dans les mêmes contextes. Tout le contraire du cadre « droit de la défense». Avec cet intitulé, l'approche est d'emblée et de manière assumée une approche juridique. Il s'agit de l'étude, par la méthode juridique, d'un corpus de normes juridiques spécifiques : celui qui régit le monde de la défense. L'enjeu n'est donc plus dans la comparaison de deux objets, le cas échéant par l'appel aux méthodes des sciences sociales, mais dans la compréhension disciplinaire d'un ensemble particulier à cette discipline.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et la guerre qui lui succède ont recentré le débat sur des enjeux directement stratégiques et diplomatiques, chassant au moins partiellement les considérations sanitaires, qui avaient occupé durant deux ans le devant de la scène mondiale. Dans le conflit lui-même, le diplomate et le soldat semblent primer sur d’autres considérations, notamment celles qui ont trait à l’environnement et au climat. Dès les premiers jours du conflit, une inquiétude est née quant à une possible atteinte de l’une des quinze centrales nucléaires en activité ou du sarcophage qui recouvre celle de Tchernobyl depuis l’accident de 1986. Cependant, le risque nucléaire a pour l’instant été envisagé davantage au regard de ses effets destructeurs sur les populations que pour ses dégâts potentiels sur l’environnement.
Cette préoccupation souligne toutefois, sourdement, l’interpénétration croissante des questions environnementales et stratégiques, qui est au cœur de ce numéro intitulé « Environnement et défense ». Si l’environnement et le climat restent encore au second plan de la conduite politico-stratégique, ils suscitent un intérêt croissant au sein des armées en raison de l’enchevêtrement des crises internationales et incite à une réflexion stratégique multi-milieux et multi-domaines.
Pourquoi la guerre ? Cette question cruciale et intemporelle suscite d’autant plus d’intérêt qu’elle est irrésolue. Des spécialistes de tous champs et de tous horizons se sont penchés sur les origines de ce fait social total. Mais alors même que la production scientifique sur le sujet continue à être très dynamique dans le monde anglo-saxon, on s’en est éloigné en France. Ce numéro spécial de la revue des Champs de Mars a pour objectif de contribuer à la reconnexion de l’espace francophone aux travaux sur les origines des violences armées.
L'engagement, les valeurs auxquelles il s’arrime, les ressorts qui le sous-tendent, les acteurs qu’il mobilise ainsi que les pratiques ou les actions au travers desquelles il s’exprime, circonscrivent un espace d’intervention dans le champ social et politique particulièrement pertinent à étudier dans un contexte de relative dilution des repères et d’affaiblissement des allégeances caractéristiques de l’état présent de nos sociétés.
Le thème de ce numéro de Champs de Mars - les coopérations de défense au xxi siècle est au cœur des enjeux stratégiques de l'heure. L'angle choisi est particulièrement pertinent : il s'agit, dans les différentes contributions qui composent le volume, de s'interroger sur l'efficacité et la légitimité des coopérations en matière de défense. Est-on plus efficace lorsqu'on agit militairement à plusieurs que tout seul ? Les formes prises par la coopération ne constituent-elles par un frein à l'accord de coopération en lui-même et à la réalisation des objectifs fixés ?
Dans ce numéro, le caractère pluridisciplinaire de la revue s'affine avec des contributions issues de plusieurs domaines des sciences humaines et sociales : sociologie, histoire, science politique, droit notamment. Les Champs de Mars défendent en effet une approche globale du phénomène guerrier, considérant les études sur la guerre et la paix comme un domaine de recherche transdisciplinaire et transversal, qui privilégie l'étude de l'objet « guerre » plutôt qu'un ancrage disciplinaire spécifique.
Il s’agit d’un numéro exceptionnel, en deux volumes, de plus de 760 pages, consacré à « la relève stratégique », c’est-à-dire à l’ensemble des jeunes chercheurs, doctorants ou jeunes docteurs travaillant sur des questions de défense et de sécurité. Une cinquantaine de jeunes chercheurs issus d’une dizaine de disciplines, travaillant en France ou à l’étranger, ont participé à ce numéro. Nous les remercions pour leur confiance.
L’introduction retrace l’histoire du soutien aux jeunes chercheurs sur les questions de défense et de sécurité des années 1960 à nos jours et détaille les dispositifs actuels en termes d’incitation à faire des thèses, de financement, d’engagement, d’encadrement scientifique et de récompenses.
Les articles de la rubrique « dossier », sélectionnés après une évaluation à l’aveugle par les pairs, sont tous rédigés par de jeunes docteurs, sur des thèmes divers. Les articles, plus courts, présentés dans la rubrique « Forum », déplacée pour l’occasion dans un supplément, sont quant à eux repris d’un séminaire organisé par l’IRSEM le 29 août dernier au cours duquel ces jeunes chercheurs présentaient leur contribution à la préparation de la Revue stratégique de défense et de sécurité nationale, que le président de la république avait demandée à la ministre des Armées. Aujourd’hui, certaines de ces contributions sont rendues accessibles au grand public.
Ce numéro est une photographie d’une génération et de certains des acteurs, sujets et compétences sur lesquels nous pourrons compter demain. Il est la preuve du développement des études de défense et de sécurité en France, dont on a souvent souligné le retard, par rapport à certains de nos alliés.
Ce numéro porte sur les implications internationales et les conséquences stratégiques de la guerre en Ukraine. Il vise en particulier à examiner ses répercussions sur les projets et les pratiques de l'Union européenne (UE) et de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) en Europe.
Pour mieux prêter attention aux écarts de perception, les articles du dossier confrontent les points de vue de spécialistes de la Russie, de l'UE et de l'OTAN. Les deux organisations chargées d'assurer la sécurité du continent envisagent rarement leurs actions de concert. Elles ont pourtant des intérêts communs, ne serait-ce que parce que vingt-deux pays sont membres des deux en même temps.
L’introduction revient sur le conflit armé qui, trois ans après le début des hostilités, se poursuit de manière sporadique, en tentant de saisir les dynamiques de la violence au niveau local et national. Quant aux articles du Forum, ils offrent des angles d’analyse originaux sur des sujets aussi divers que les obstacles politiques à une réintégration du Donbass ou les enjeux énergétiques de l’annexion de la Crimée.
Enfin, les lectures croisées et les recensions permettront au lecteur d’approfondir ses connaissances sur la sécurité européenne, les relations avec la Russie et l’évolution de la société ukrainienne.
Les Champs de Mars, la revue scientifique de l’IRSEM, désormais sous-titrée Revue d'études sur la guerre et la paix, a pris un nouveau départ en 2017.
Historique
Créée en 1996 au sein du Centre d’études en sciences sociales de la défense (C2SD), qui a fusionné avec trois autres centres de recherche du ministère de la Défense en 2009 pour devenir l’IRSEM, elle était publiée par La Documentation française jusqu’en 2013 (numéros 1 à 25), puis directement par l’IRSEM en 2015 (numéros 26 à 28). Depuis, sa parution était interrompue.
A notre arrivée à l’IRSEM, fin 2016, nous avons voulu relancer Les Champs de Mars avec l’objectif d’en faire une revue scientifique de référence sur la guerre et la paix, répondant aux critères de sélection les plus exigeants, c’est-à-dire une double évaluation à l’aveugle par les pairs, suivant un processus mis en place par la précédente direction (les professeurs Frédéric Charillon, Frédéric Ramel et Thierry Balzacq).
Nous faisons aujourd’hui un pas de plus : pour la première fois de son histoire, la revue sera désormais publiée par un éditeur universitaire, les Presses de Sciences Po, ce qui renforcera sa visibilité et sa légitimité dans les milieux scientifiques comme dans l’institution militaire. Nous remercions vivement la directrice des Presses de Sciences Po, Julie Gazier, pour sa confiance et son soutien à ce projet, qui marque une étape décisive dans l’évolution de la revue comme dans celle de l’IRSEM.
L’éditorial du numéro 29 (p. 5-12) explique la transformation de la revue, dont témoignent aussi le renouvellement des équipes (comité de rédaction, comité de lecture, comité scientifique) et le rajeunissement de la maquette.
Les Champs de Mars entendent aujourd’hui couvrir l’ensemble du champ des questions de défense et de sécurité, à toutes les échelles (internationale, régionale, nationale), en mobilisant toutes les disciplines des sciences humaines et sociales, combinant enquêtes empiriques originales et mises au point théoriques. Cette approche transversale et globale du phénomène guerrier est celle des « études sur la guerre » (War Studies).
Jean-Vincent Holeindre et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer
Comité de rédaction
Directeur de la publication : Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, directeur de l’IRSEM
Rédacteur en chef : Jean-Vincent Holeindre, directeur scientifique de l’IRSEM
Conseil de rédaction : Anne Muxel, colonel Christian Barthlen, Benoit Rademacher, Pierre Razoux, Benoît de Tréglodé, directeurs de domaine de l’IRSEM
Coordination : Caroline Verstappen, chef du soutien à la recherche de l’IRSEM
Secrétaire d’édition : Claire Bélet
Rubrique Recensions : Maud Quessard, Pierre Haroche
Comité de lecture
Delphine Allès (Université Paris-Est), Walter Bruyere-Ostells (Sciences Po Aix), Julie d’Andurain (Université de Lorraine), Rémy Bazenguissa-Ganga (EHESS), Henrik Breitenbauch (Université de Copenhague, Danemark), Daniel R. Brunstetter (University of California, Irvine, Etats-Unis), Corentin Brustlein (IFRI), Grégory Daho (Université Paris 1), Delphine Deschaux-Dutard (Université Grenoble Alpes), Guibourg Delamotte (Inalco), Fréderick Douzet (Université Paris-8), général Benoit Durieux (chef du cabinet militaire du Premier ministre), Julian Fernandez (Université Paris 2), Ninon Grangé (Université Paris 8), Nabil Hajjami (Université Paris Nanterre), Ronald Hatto (Sciences Po), Sébastien Jakubowski (Université de Lille), Jean Joana (Université de Montpellier), Michel Liégeois (Université catholique de Louvain, Belgique), Cyril Magnon-Pujo (Université Lyon 2), Julien Malizard (Chaire économie de défense/IHEDN), Hugo Meijer (Institut universitaire européen de Florence, Italie), Christian Olsson (Université libre de Bruxelles, Belgique), Alice Pannier (Johns Hopkins University, Etats-Unis), Jonathan Paquin (Université Laval, Canada), Benoit Pelopidas (Sciences Po), Delphine Placidi-Frot (Université Paris-Sud), Florent Pouponneau (Sciences Po Strasbourg), Stefano Recchia (University of Cambridge, Royaume-Uni), Julie Saada (Sciences Po), Olivier Schmitt (University of Southern Denmark, Danemark), Elyamine Settoul (CNAM), Mathias Thura (Université de Strasbourg).
Comité scientifique
Stéphane Audoin-Rouzeau (EHESS), Dario Battistella (Sciences Po Bordeaux), Jean Belin (Université de Bordeaux), Philippe Boulanger (Université Paris-8), François Cochet (Université de Lorraine), Samy Cohen (Sciences Po), Ariel Colonomos (Sciences Po), Bruno Colson (Université de Namur, Belgique), Charles-Philippe David (Université du Québec à Montréal, Canada), Guillaume Devin (Sciences Po), Hervé Drévillon (Université Paris-1 Panthéon-Sorbonne), Olivier Forcade (Université Paris-Sorbonne), Michel Fortmann (Université de Montréal, Canada), Martial Foucault (Sciences Po), Beatrice Heuser (University of Glasgow, Royaume-Uni), Ulrich Krotz (European University Institute, Italie), Philippe Lagrange (Université de Poitiers), Richard Ned Lebow (King’s College London, Royaume-Uni), Thomas Lindemann (Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines / Ecole Polytechnique), Pierre Manent (EHESS), Frédéric Mérand (Université de Montréal, Canada), Jean-Jacques Roche (Université Paris 2), Sten Rynning (University of Southern Denmark, Danemark), Isabelle Sourbès-Verger (CNRS), Thierry Tardy (EUISS), Bruno Tertrais (FRS), Pascal Vennesson (Nanyang Technological University, Singapour).
Coordonnées
Les Champs de Mars
Institut de recherche stratégique de l’Ecole militaire (IRSEM)
Ecole militaire
1 place Joffre - Case 38
75700 Paris SP 07/ FRANCE
champsdemars@irsem.fr