Études / Report

L’IRSEM publie dans cette collection ses recherches stratégiques principales.

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2024

Visuel Tude 120pin

 

  • Etude n°120 - 2024
    « Les ambitions de la Russie et de la Chine en Méditerranée »
    Auteurs : Dr Céline Marangé et Dr Carine Pina
    À la veille de l’invasion de l’Ukraine, Xi Jinping et Vladimir Poutine annonçaient le caractère désormais « sans limite » du partenariat stratégique sino-russe. La question de la nature de leur relation – une alliance en devenir ou un mariage de circonstance – se pose de nouveau alors que l’ordre international semble durablement bouleversé. L’analyse de leurs politiques respectives et de leur coopération concrète dans une région aussi stratégique que la Méditerranée constitue à cet égard un indicateur pertinent. La mise en regard des stratégies russe et chinoise en Méditerranée dans les domaines militaire, économique et politique laisse apparaître leur propension à agir parallèlement, sans entraver leurs visées respectives. La Russie s’est imposée dans la région méditerranéenne en prenant des initiatives risquées et en y déployant des moyens militaires et navals, tout en défendant ses intérêts économiques. La Chine s’y est fait une place en misant sur son expansion économique, à travers ses échanges commerciaux et des investissements dans des entreprises stratégiques et des infrastructures de transport, tout en développant des capacités sécuritaires et policières. À en juger par leurs stratégies dans la région de la Méditerranée, l’heure semble plutôt à la mise en œuvre – et à la mise en scène – d’un alignement de principe entre Moscou et Pékin visant à en évincer les Occidentaux et non à l’émergence d’une alliance militaire.

 

  • Etude n°119 - 2024
    « À bas le néocolonialisme ! » - Résurgence d’un récit stratégique dans la Russie en guerre »
    Auteur : Dr Maxime Audinet
    L’étude s’intéresse à la dimension narrative de la politique étrangère et des stratégies d’influence, en prenant pour cas d’étude la résurgence et l’actualisation du récit anti(néo)colonial dans le discours politique russe depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022. Elle se place dans le sillage du « tournant narratif » des Relations internationales et du cadre conceptuel des « récits stratégiques » (strategic narratives), qui visent à « construire un sens commun du passé, du présent et de l’avenir de la politique internationale, afin de façonner le comportement des acteurs nationaux et internationaux ». Alors que la plupart des travaux empiriques suivant cette approche partent des acteurs à l’œuvre pour identifier les récits qu’ils formulent et projettent, ce travail adopte la perspective inverse en partant du récit lui-même, avant de remonter la piste jusqu’à ses producteurs et ses diffuseurs. L’analyse se concentre d’abord sur les « narrateurs » politiques du récit anti(néo)colonial russe, tant dans le discours poutinien que parmi les élites du pouvoir, dans la communication diplomatique ou au sein des milieux parlementaires russes. Elle explore ensuite la manière dont ce récit est propagé par les principaux acteurs de l’écosystème d’influence informationnelle de la Russie – RT et Sputnik, « galaxie Prigojine », African Initiative – en observant sa diffusion vers l’Afrique subsaharienne. L’étude met enfin en évidence trois objectifs recherchés par la Russie à travers cet usage démultiplié du récit anti(néo)colonial : la légitimation de sa politique étrangère contemporaine par la fabrication d’une continuité historique avec l’engagement anti-impérialiste soviétique ; le renouvellement de la critique de l’interventionnisme occidental, y compris à des fins d’inversion accusatoire ; la séduction des audiences ciblées dans les pays du « Sud global » par la recherche de convergences discursives et idéologiques

     

  • Etude n°118 - 2024
    « Les Houthistes et la mer Rouge »
    Auteur : Dr Alexandre Lauret
    L’automne 2023, les rebelles houthistes au Yémen surprennent le monde entier en attaquant le sud d’Israël à l’aide de drones et de missiles. Quelques jours plus tard, ils réitèrent leurs frappes en ciblant, cette fois-ci, les navires marchands des armateurs occidentaux affiliés à Israël en mer Rouge. Ces frappes sont aussitôt revendiquées comme un soutien armé à la cause palestinienne et aux massacres de la bande de Gaza. Si les houthistes mènent un combat contre « l’alliance américano-sioniste » depuis le début du XXIe siècle (la seconde Intifada et l’invasion de l’Irak en 2003), leurs attaques en mer Rouge leur permettent de renverser une multitude de rapports de force à différentes échelles géographiques : l’échelle nationale de la guerre civile yéménite commencée en 2014, l’échelle régionale de la guerre des houthistes contre la coalition arabe de 2015, enfin l’échelle mondiale du rapport entre l’isolement du Yémen et l’ouverture forcée à la mondialisation du pays depuis le début du XXe siècle. Comprendre ces renversements nécessite de nous intéresser à la façon dont les houthistes perçoivent la mer Rouge à travers leurs combats, leurs récits alternatifs à celui du pouvoir central et leurs revendications politiques depuis le début des années 1990. Pour les analyser, cette étude s’appuie sur des données empiriques collectées auprès de réfugiés yéménites installés à Djibouti depuis 2015 et de ceux ayant préféré rentrer au pays malgré la poursuite des combats et l’oppression exercée par les houthistes dans les territoires qu’ils contrôlent. Ces entretiens révèlent la prépondérance de la volonté d’accéder à la mer Rouge, comme espace de souveraineté et de légitimité, de ce groupe de rebelles originaires des régions isolées du nord du pays et devenu un État paria depuis le coup d’État militaire de septembre 2014. Afin de répondre à cette hypothèse, cette étude s’intéresse à l’histoire contemporaine du Yémen pris dans des processus d’ouverture forcée par la mondialisation, par l’impérialisme saoudien et par les influences religieuses extérieures depuis le début du XXe siècle. Les houthistes apparaissent comme un réservoir d’exclus et de populations marginalisées par ces processus d’ouverture forcée et pour qui, accéder à la façade maritime représente une revanche historique et un territoire à conquérir et à défendre. Pour atteindre ce but, les houthistes déploient un récit de la résistance yéménite face aux influences étrangères néfastes, illustrées par l’intervention militaire saoudo-émiratie, elle-même dictée par les États-Unis (É-U) et Israël, depuis les bombardements dans la bande de Gaza. Ce récit performatif permet surtout aux houthistes de mobiliser une population excédée par leurs pratiques autoritaires de gouvernance et de les fédérer autour de la cause palestinienne. Si les houthistes défendent réellement la cause palestinienne, leurs actions en mer Rouge leur offrent la possibilité d’acquérir la reconnaissance internationale de leur légitimité sur le Yémen et l’obtention d’une rente économique grâce à la mise en place d’un barrage et d’un péage sur l’une des routes maritimes les plus empruntées. À terme, la quête de pouvoir effrénée des houthistes positionne la mer Rouge comme leur espace salutaire

  • Etude n°117 - 2024
    « La Marine Turque : un atout militaire pour l'OTAN ? »
    Auteur : CC Mayeul Pappens
    La marine turque présente en 2024 plus d’atouts militaires pour l’OTAN qu’elle n’engendre de faiblesses. D’une part, elle joue un rôle central depuis le 24 février 2022 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, en particulier en mer Noire. Maître de l’accès à cette dernière grâce à la convention de Montreux, elle est, depuis le 28 février 2022, la seule marine otanienne d’importance à naviguer dans cette mer fermée. Elle y dispose de capacités navales susceptibles de rivaliser avec la flotte russe de l’espace pontique. D’autre part, le volume de la flotte turque est un deuxième atout sur les plans des ressources humaines et des capacités, régulièrement engagées dans les exercices ou opérations de l’Alliance atlantique et qui se modernisent rapidement – même si sur ces points des fragilités viennent affaiblir son rôle dans l’Alliance. Parmi ces dernières, peuvent être évoqués les épisodes conflictuels l’ayant récemment opposée à d’autres marines de l’OTAN, sa restructuration idéologique après la tentative de coup d’État de 2016 et l’état actuel des capacités navales vieillissantes à faible expérience opérationnelle. Son importance militaire pour l’Alliance à l’horizon 2030 pourrait être remise en cause par des évolutions de politique intérieure et de positionnement sur les plans diplomatique et militaire de la Turquie, en particulier vis-à-vis de la Grèce et de la Russie

  • Etude n°116 - 2024
    « Les jeunes et la guerre : représentations et dispositions à l'engagement »
    Auteur : Anne Muxel
    Cette étude vise à cerner le rapport que les jeunes entretiennent avec la réalité de la guerre et évalue, sous l’angle du lien armée-nation, leurs dispositions à l’engagement en cas de conflit majeur impliquant la France, y compris sur son territoire. Elle rend compte de la vision que les jeunes ont des armées françaises, engagées dans les guerres passées, présentes mais aussi futures. Leurs positionnements quant à la dissuasion nucléaire, l’appartenance à l’OTAN ou encore la création d’une Europe de la défense sont aussi explorés. Enfin, elle éclaire leurs capacités d’anticipation des menaces qui se profilent dans le monde de demain. Elle s’appuie sur une enquête quantitative inédite menée en ligne auprès d’un large échantillon représentatif de la jeunesse française âgée de 18 à 25 ans et établit un ensemble de résultats permettant de répondre à ces interrogations. Elle fournit aux armées un cadre d’interprétation des attitudes et des opinions les plus significatives dans les jeunes générations au sujet de la guerre. Dans le champ de la sociologie militaire comme dans le champ des études sur la jeunesse, c’est un sujet qui a été peu exploré et qui pourtant, en raison des reconfigurations internationales des conflits et de la diffusion des menaces hybrides auxquelles les armées comme les populations sont confrontées, est plus que jamais d’actualité. Il en ressort un ensemble de résultats qui fournit des indications inédites sur l’état d’esprit des nouvelles générations face à la montée des périls guerriers pouvant concerner la France et sur leurs dispositions d’engagement. L’un des enseignements les plus marquants de cette étude est le constat de la vitalité des dispositions de la jeunesse française envers l’engagement, y compris l’engagement militaire et l’éventualité d’une mobilisation dans des conflits armés de haute intensité. La réalité d’un regain de patriotisme connaît plus ou moins d’intensité selon les segments de la jeunesse, mais elle laisse présager un solide potentiel de résilience et de soutien de la part des jeunes générations en cas de guerre ou de conflit majeur.

  • Etude n°115 - 2024
    « La Chine et les opérations militaires autres que la guerre (军队非战争军事行动) à l’étranger : quelles conséquences sur le dilemme de sécurité ? »
    Auteur : Carine Pina

    Depuis plus de deux décennies, la Chine s’emploie à effectuer à l’étranger des opérations militaires autres que la guerre (OMAG), permettant ainsi à ses forces militaires de se projeter à l’international. Les OMAG chinoises à l’étranger sont directement inspirées de la doctrine américaine des Military Operations Other Than War (1995-2006). Ces opérations, menées en grande partie grâce au déploiement de moyens militaires pour des enjeux sécuritaires non traditionnels, attisent-elles le dilemme de sécurité ? L’hypothèse avancée dans cette étude est que, en effet, les OMAG menées par la Chine à l’étranger contribuent à exacerber le dilemme de sécurité et de ce fait affectent les relations interétatiques. Pour quelles raisons ? Les OMAG menées par la Chine à l’étranger occupent, depuis ces deux dernières décennies, une place plus importante dans la stratégie de l’Armée populaire de libération (APL). Elles font l’objet à la fois d’une plus grande institutionnalisation et d’un nombre croissant d’opérations dont celles dédiées à la protection des populations (Resevacs/évacuation de ses nationaux à l’étranger et Humanitarian Aid and Disaster Relief). La Chine tire de ses OMAG des bénéfices aussi bien militaires que stratégiques. Enfin, elles s’inscrivent dans un contexte de compétition croissante avec les autres puissances, au premier rang desquelles les États-Unis dont elles attisent la méfiance. La coopération serait alors envisagée comme l’un des moyens de réduire les mécanismes à l’œuvre dans le processus du dilemme de sécurité.

  • Etude n°114 - 2024
    « Ce que veulent les grandes puissances : La quête de statut de la Chine et l’avenir de l’ordre international »
    Auteur : Elie Baranets

    Course à la puissance, à la sécurité, à la technologie, ou encore aux retombées économiques, la rivalité sino-américaine est généralement décrite comme une compétition qui englobe tous les domaines. Ces différentes dimensions ne dévoilent néanmoins jamais autant leur intérêt que lorsqu’elles sont analysées à travers la course au statut à laquelle elles participent. Traditionnellement mise en avant pour expliquer les relations entre la Chine et les États-Unis, la notion d’équilibre des puissances souffre à la fois d’une ambiguïté récurrente et d’une capacité explicative limitée, notamment dans sa version la plus visible, incarnée aujourd’hui par le réalisme offensif de John Mearsheimer. Pour comprendre comment les logiques de croissance économique, de puissance, et de prestige sont connectées et se répercutent sur l’ordre international, l’étude propose plutôt de puiser dans les travaux de Robert Gilpin. Les conclusions de la littérature récente en Relations internationales permettent ensuite d’identifier les sources d’antagonismes liées au statut. Il ne semble pas que le renversement de l’ordre international en place soit la priorité de la Chine. Cela pourrait le devenir si elle ne se voit pas conférer le statut qu’elle pense mériter. L’étude examine les différents scénarios envisageables et leurs modalités

  • Etude n°113 - 2024
    « Gendarmerie nationale et Guardia civil ; la coopération tous azimuts »
    Auteur : CNE Louis Vailhen

    La Gendarmerie nationale française et la Guardia Civil espagnole sont deux forces de sécurité à statut militaire, dotées de racines communes et d’une organisation similaire. Ce point de départ leur a permis de développer une coopération particulièrement aboutie et totalement inédite dans le paysage sécuritaire mondial. Celle-ci est d’abord transfrontalière, puisque les deux pays partagent une large bande terrestre de démarcation et que les unités situées de part et d’autre des Pyrénées collaborent quotidiennement. Cette ligne de contact est le cœur d’une collaboration qui s’exprime également sur l’ensemble du territoire des deux pays, entre centres de formation et services d’enquête en charge de la lutte contre la criminalité organisée. Cette coopération déborde même du seul cadre binational pour déboucher sur une géopolitique concertée, des actions communes au sein de plusieurs organisations internationales et des opérations conjointes à l’étranger. Elle peut donc servir de modèle ou d’inspiration pour toute coopération policière en Europe et au-delà

 

2023

 

  • Etude n°112 - 2023
    « La guerre en Ukraine, un nouveau contexte stratégique pour la Turquie ? »
    Auteur : Sümbül Kaya
    La guerre en Ukraine a opéré un grand changement dans l’environnement géopolitique de la Turquie : elle lui a permis de sortir de son isolement et lui a donné l’opportunité de réaffirmer sa position non seulement sur la scène internationale mais aussi au niveau régional. Son rôle de médiateur dans la crise ukrainienne et sa diplomatie hyperactive ont marqué son retour dans le débat transatlantique. Cependant, ce renouveau n’a pas suffi à atténuer toutes les tensions qu’elle avait suscitées au sein de l’OTAN. Cette étude a pour objet de questionner le positionnement de la Turquie durant la crise internationale provoquée par le conflit et d’étudier la recomposition de sa politique étrangère. Les contributions réunies ici ont également pour but d’éclairer la façon dont la crise internationale est aussi exploitée au profit de ses propres intérêts par le pouvoir en place.
  • Etude n°111 - 2023
    « Le droit des conflits armés internationaux appliqué à l'espace extra-atmosphérique. Les défis posés par les satellites artificiels. »
    Auteur : Jennifer Lachance
    Devant la militarisation croissante de l’espace extra-atmosphérique, il devient de plus en plus pressant de s’intéresser à l’application du droit des conflits armés internationaux aux satellites artificiels au sein de cet environnement. Pour cette raison, la présente étude vise à examiner les défis posés par les satellites artificiels à l’application du droit des conflits armés internationaux dans l’espace extra-atmosphérique. Le premier défi analysé par l’étude repose sur l’application de ce corpus juridique à l’espace extra-atmosphérique étant donné que le droit des conflits armés internationaux n’avait pas pour vocation primaire de s’étendre à cet environnement. L’étude écarte ce premier défi en montrant que les articles 1 et 2 communs aux Conventions de Genève prévoient l’application du droit des conflits armés internationaux « en toutes circonstances » dès qu’un conflit armé entre deux États éclate, et ce, sans égard au lieu de ce conflit. L’article III du Traité sur l’exploration de l’espace appuie cette interprétation en confirmant l’application du droit international dans l’espace, ce qui inclut le droit des conflits armés internationaux. Le deuxième défi examiné par l’étude consiste en la définition des attaques en droit des conflits armés internationaux comme des « actes de violence » sans autre précision, ce qui a mené certains auteurs à affirmer que seules les opérations provoquant un dommage physique à des biens ou à des personnes peuvent être définies comme des attaques. Si cette interprétation était adoptée dans le contexte spatial, le droit des conflits armés internationaux ne pourrait donc pas régir les opérations qui entraveraient uniquement le bon fonctionnement des satellites artificiels sans causer de dommages physiques ou de pertes humaines. Cette définition présente aussi des problèmes en raison de la difficulté à identifier les « actes de violence » contre les satellites artificiels. En effet, une même manœuvre peut être effectuée dans l’espace à des fins autant pacifiques qu’hostiles, ce qui peut mener les États à utiliser de telles manœuvres de mauvaise foi pour réduire la durée de vie des satellites artificiels. Cela est sans compter les enjeux de définition liés aux attaques effectuées dans le cadre du Titre IV du Protocole additionnel I, qui sont définies comme des « opérations terrestres, aériennes ou navales » affectant les civils sur Terre – ce qui pourrait exclure leur application à l’espace. Le troisième défi posé par les satellites artificiels réside dans leur double usage et dans les conséquences de ce double usage sur l’application de la règle de la distinction en droit des conflits armés internationaux. En effet, considérant que la majorité des satellites artificiels sont à double usage, ils ne peuvent être protégés par la règle de la distinction qui protège les biens à caractère civil uniquement lorsque ces derniers ne sont pas employés à des fins militaires. La composante civile des satellites artificiels à double usage ne peut donc pas être protégée par la règle de la distinction en droit des conflits armés internationaux étant donné leur emploi simultané à des fins militaires. Il ne reste donc que la règle de la proportionnalité pour limiter les dommages pouvant leur être causés. D’autres limites sont aussi visibles en raison de la difficulté à identifier la fonction civile ou militaire des satellites artificiels en l’absence de signes distinctifs obligatoires. De même, certains pays interprètent de manière très libérale la définition de ce qui constitue un « avantage militaire ». Dès lors, ces pays permettent les attaques contre les satellites artificiels ayant une fonction purement civile, mais soutenant l’effort de guerre. Ces défis relatifs à la règle de la distinction sont à leur tour renforcés par les enjeux liés à la règle de la proportionnalité considérant les débats existants sur la nécessité de prendre en compte les effets indirects et à long terme de ces attaques. Le quatrième défi présenté par les satellites artificiels dans l’espace extra-atmosphérique est lié aux règles environnementales en droit des conflits armés internationaux. Il en est ainsi puisque le Protocole additionnel I interdit uniquement les dommages à l’environnement naturel qui sont cumulativement « durables, graves et étendus ». Ces critères cumulatifs font en sorte qu’il est difficile de protéger l’environnement spatial et les biens à caractère civil qui en font partie des débris créés à la suite d’attaques contre des satellites artificiels dans l’espace extra-atmosphérique. La Convention sur l’interdiction d’utiliser des techniques de modification de l’environnement à des fins militaires ou toutes autres fins hostiles ne permet pas de pallier cette lacune étant donné qu’elle s’applique uniquement dans le cas des techniques de modification de l’environnement. En outre, les règles environnementales comportent des limites quant à leur possibilité d’application dans l’espace extra-atmosphérique en raison des incertitudes entourant leur valeur coutumière et de la définition de l’environnement naturel sous ces règles, ce qui pourrait exclure l’environnement spatial selon l’interprétation préconisée. Pour toutes ces raisons, l’étude conclut que les satellites artificiels posent des défis d’une importance telle aux règles de droit des conflits armés internationaux qu’il est nécessaire pour les États d’adopter de nouvelles règles afin de conserver la pertinence de ce corpus juridique dans l’environnement spatial.
  • Report No 110 - 2023 (Translation) United Kingdom Great Britain
    "Establishing norms of behaviour in outer space from the earth to the moon, and beyond"
    Author: CNE Béatrice Hainaut
    Ongoing space revolutions (change in the relationship between state and private partners, access to space technologies facilitated for many players, technological evolutions, etc.) modify risks and threats players using space are confronted with. It would be useless to try to describe with certainty the space landscape of tomorrow, as evolutions are rapid, and the consequences of the latter more or less known, understood and controlled. Despite these uncertainties, it seems essential for most of the space players to establish new norms in order to ensure the long-term sustainability of space, i.e. to perpetuate its use to the benefit of everyone. To this end, the promotion of binding and non-binding norms is carried out through a number of initiatives under different formats, such as the United Nations Open-ended Working Group on reducing space threats through norms, rules and principles of responsible behaviours, which held in May 2022 and September 2023 four distinct sessions. The precise analysis of the third session permits, through interstate exchanges, to grasp current space challenges, and to notice the impact of the international context on space discussions. In this regard, the report that should result from these exchanges will not be published. In fact, the states did not succeed in coming to an agreement, by consensus, on its content. If this can be seen as a failure, the favourable evolution of the positions of certain states, once reluctant to accept non-binding norms of behaviour, suggests the discussions are not closed. The purpose of this study is to analyse the mechanisms for the emergence and cascade of norms of behaviour in space, be it for terrestrial orbits, the cislunar space, or the Moon. It also outlines the role and influence of each of the state actors in the promotion of these norms.

     

  • Etude n°110 - 2023
    « L'établissement de normes de comportement dans l'espace extra-atmosphérique. De la Terre à la Lune, et au-delà. »
    Auteur : CNE Béatrice Hainaut
    Les révolutions spatiales en cours (modification de la relation entre partenaires étatiques et partenaires privés, accès aux technologies spatiales facilité pour de nombreux acteurs, évolutions technologiques…) modifient les risques et les menaces auxquels sont confrontés les acteurs utilisant l’espace. Il serait vain aujourd’hui d’essayer de décrire avec certitude le paysage spatial de demain, tant les évolutions sont rapides, et les conséquences de ces dernières plus ou moins connues, comprises et maîtrisées. Malgré ces incertitudes, il semble indispensable, pour la plupart des acteurs spatiaux, d’établir de nouvelles normes afin d’assurer la viabilité à long terme de l’espace, c’est-à-dire de pérenniser son utilisation au profit de tous. À cette fin, la promotion des normes contraignantes et non contraignantes est réalisée au travers d’un certain nombre d’initiatives sous différents formats, comme le groupe de travail des Nations unies sur la réduction des menaces spatiales au moyen de normes, de règles et de principes de comportement responsable, qui s’est réuni entre mai 2022 et septembre 2023, en quatre sessions distinctes. L’analyse précise de la 3e session permet, au travers des échanges interétatiques, de saisir les enjeux spatiaux à l’œuvre, mais également de constater l’impact du contexte international sur les discussions spatiales. À cet égard, le rapport qui devait être le résultat de ces échanges ne paraîtra pas. En effet, les États ne sont pas parvenus à se mettre d’accord, par consensus, sur son contenu. Si cela peut être vu comme un échec, l’évolution favorable des positions de certains États, jadis peu enclins à accepter des normes de comportement non contraignantes, incite à penser que les discussions ne sont pas closes. Cette étude a pour objectif d’analyser les mécanismes d’émergence et de diffusion des normes de comportement dans l’espace, que ce soit pour les orbites terrestres, l’espace cislunaire et la Lune. Elle dresse également un portrait du rôle et de l’influence de chacun des acteurs étatiques et non étatiques dans la promotion de ces normes.
  • Report No 109 - 2023 (Translation) United Kingdom Great Britain
    "The dynamics of chaos : Revolution, war and political transitions in Sudan."
    Author: Clément Deshayes
    In April 2023, a violent conflict broke out in Sudan between the Sudanese army and a paramilitary group named the Rapid Support Forces (RSF). This clash constituted the climax of a multidimensional political crisis, one that stemmed from Sudan’s popular uprising of 2019. In order to understand the dynamics underlying this power struggle, we first need to grasp certain – more or less lengthy – historical processes: the reconfiguration of power, sparked by the fall of Omar al-Bashir; the counter-insurgency practices that emerged during the country’s civil wars; the interweaving of the armed forces’ political, security and economic interests; and finally, the concentration of power in the “center” of the country, which fueled forms of marginalization in other regions. The Sudanese revolution ushered in a period of change, officially putting an end to the Islamic Republic and to the hegemony of the National Congress Party (NCP). Thus, the balance of power in Sudan began to shift between various groups, as illustrated by five major sequences of events – which we will analyze further on. The first sequence consisted in a multi-faceted confrontation between protesters and the Sudanese regime, culminating in a sit-in in front of army headquarters and the coup d’état that ousted Head of State Omar al-Bashir on April 11, 2019. The second sequence was defined by intense competition between the Transitional Military Council and the revolutionary forces – the latter having essentially become united within the Forces of Freedom and Change (FFC) – that culminated in the massacre of June 3 and the Million March of June 30. This sequence of events resulted in a constitutional document being signed in order to organize the distribution of power. The third sequence consisted in an attempt to establish a transitional civilian government which, following the signing of the Juba Peace Agreement (JPA), included certain rebel groups from the states of Darfur and Blue Nile, despite resistance from the Sudanese Armed Forces (SAF) and the RSF. The fourth sequence began with the coup d’état of October 2022 ,25. The latter was soon contested, thereby giving rise to a new phase of intense mobilization and confrontation. Finally, the fifth sequence began in April 2023 with the outbreak of large-scale armed conflicts between the SAF and the RSF. This outbreak of violence was initially sparked by the fact that armed groups refused to transfer power over to civilians, as well as by issues surrounding the reform of the security sector. However, the conflict is rooted in a longer-standing history, as well as in transformations brought about by rapid political shifts in recent years. In order to truly understand the violence that has erupted since April 15, 2023, we need to look back on the challenges and failures of the political transition, particularly regarding the representation of peripheral areas and marginalized groups. We must also highlight the fact that this conflict is rooted in governance and counter-insurgency practices inherited from the NCP regime (1989-2019) and that it extends beyond a mere competition between rival generals. The aim of this study is to clearly situate the various protagonists – of both the war and the transition – within specific social, political and economic dynamics, in a country that stands at the crossroads of the Arab and African worlds. The upheavals and violence that defined the Sudanese transition can only be understood in light of three distinct processes: the political shift that occurred following the popular uprising; the reshuffling of the former regime; and the dynamics of Sudan’s civil wars. These events produced different effects, which the present study aims to explore: competition for control over the state, the emergence of new actors from peripheral areas and marginalized groups, and the gradual militarization of the transition.
  • Etude n°109 - 2023
    « Les logiques du chaos – Révolution, guerre et transition politique au Soudan »
    Auteur : Clément Deshayes
    Le violent conflit qui a éclaté au Soudan en avril 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF – Rapid Support Forces), une unité paramilitaire, constitue l’acmé d’une crise politique multidimensionnelle qui s’est ouverte avec le soulèvement populaire de 2019. Comprendre les dynamiques de cette compétition pour le pouvoir nécessite de se pencher sur des processus historiques de plus ou moins longue durée : les reconfigurations du pouvoir ouvertes par la chute d’Omar al-Beshir ; les pratiques de contre-insurrection mises en œuvre durant les guerres civiles ; l’imbrication d’intérêts politiques, sécuritaires et économiques des forces armées ; et enfin la concentration du pouvoir dans le « centre » du pays qui a nourri des formes de marginalisation dans les régions. La révolution soudanaise a ouvert une période de changements en mettant fin, officiellement, à la République islamique et au pouvoir du parti hégémonique, le National Congress Party. De manière schématique, cinq séquences se dégagent qui illustrent des rapports de force changeants entre différents groupes sur lesquels nous reviendrons. La première est celle de la confrontation multiforme entre les protestataires et le régime soudanais et se termine par l’établissement d’un sit-in devant le quartier général de l’armée et le coup d’État qui écarte Omar al-Bashir de la tête de l’État soudanais, le 11 avril 2019. La deuxième séquence est marquée par une compétition intense entre le Conseil de transition militaire et les forces révolutionnaires essentiellement regroupées au sein des Forces de la liberté et du changement (FFC – Forces of Freedom and Change) qui culminera dans le massacre du 3 juin et la marche du million du 30 juin. Cette séquence se clôt par la signature du document constitutionnel qui organise la distribution des pouvoirs. La troisième séquence est celle de la tentative d’établir un gouvernement civil de transition qui inclut, à la suite du Juba Peace Agreement, certains groupes rebelles du Darfour et du Nil Bleu malgré les résistances des Forces armées soudanaises (SAF – Sudan Armed Forces) et des RSF. La quatrième période débute avec le coup d’État du 25 octobre 2022. Celui-ci est rapidement contesté et relance une phase de mobilisation et de confrontation intense. Finalement, la cinquième s’ouvre en avril 2023 avec le déclenchement d’affrontements armés de grande ampleur entre les SAF et les RSF. L’étincelle de cette violence se trouve de prime abord dans le refus des acteurs armés d’un transfert de pouvoir aux civils et autour de la question de la réforme du secteur de la sécurité. Néanmoins, le conflit prend sa source dans une plus longue durée et dans les transformations induites par le changement politique rapide de ces dernières années. Comprendre la violence qui s’est déclenchée depuis le 15 avril exige de revenir sur les défis et échecs de la transition, notamment quant à la représentation des périphéries, de montrer que ce conflit tire son origine des pratiques de gouvernance et de contre-insurrection héritées du régime du National Congress Party (1989-2019) et enfin qu’il dépasse une simple compétition entre généraux rivaux. L’ambition de cette étude est de replacer les différents protagonistes de la guerre et de la transition dans les logiques sociales, politiques et économiques propres à ce pays charnière entre différents espaces des mondes arabes et africains. Les soubresauts et la violence de la transition soudanaise ne sont compréhensibles qu’en faisant dialoguer trois processus : celui du changement politique issu du soulèvement populaire, la recomposition des acteurs de l’ancien régime et les dynamiques des guerres civiles soudanaises. Ces processus ont provoqué différents effets que cette étude détaillera : la compétition pour le contrôle de l’État, l’irruption de nouveaux acteurs issus des périphéries et la militarisation progressive de la transition.
  • Etude n°108 - 2023
    « L’Académie russe de l’économie nationale et de l’administration publique au service de la modernisation autoritaire du régime de Vladimir Poutine »
    Auteur : Victor Violier
    En septembre 2010, le président de la Fédération de Russie, Dmitri Medvedev, crée par décret l’Académie russe de l’économie nationale et de l’administration publique. Cette réforme procède en fait à la réunion de quinze établissements d’enseignement supérieur, de recherche et de formation continue des cadres du service public. Un temps délaissé et victime, à l’instar de l’ensemble du secteur de l’enseignement supérieur, de l’effondrement des financements publics, le dispositif institutionnel de formation des cadres hérité de l’Union soviétique est réinvesti par l’équipe au pouvoir à la fin des années 2010. Si la recentralisation autoritaire du pouvoir et la construction de la « verticale du pouvoir », chère au président Poutine, ou encore la reprise en main du champ partisan ont été mises en œuvre de façon spectaculaire, la formation d’une bureaucratie au service du régime assurant la domination de l’État sur la société s’est opérée à bas bruit et dans un second temps. C’est dans ce cadre, et alors qu’elles ont failli disparaître à la faveur de la liquidation du parti communiste et de la chute de l’Union soviétique, que les anciennes écoles supérieures du parti réunies en réseau se voient attribuer une mission de premier plan au cœur du projet modernisateur du pouvoir. Ce dernier entend faire de ces anciens établissements de formation des cadres soviétiques et du parti, le nouveau creuset élitaire de la Russie de demain. L’Académie présidentielle compte aujourd’hui près de 50 filiales régionales, qui lui assurent une présence sur l’ensemble du territoire de la Fédération, et forme, chaque année plus de 230 000 étudiants et cadres des secteurs public et privé. Créature du pouvoir, elle est un prolongement autant qu’un outil de la domination de l’État sur la société par la gestion de l’action et des politiques publiques qu’elle concourt à légitimer. Mobilisée tant sur le versant de la politique initiale pour former des cohortes de cadres intermédiaires, que sur celui de la formation continue, l’Académie présidentielle contribue à la formation d’un corps spécifique auquel est dévolu l’exercice des missions de l’État. Parallèlement, des programmes d’élite accueillent des hauts cadres triés sur le volet et appelés à occuper des positions de pouvoir au sein du régime. Dans cette optique, on observe une évolution du modèle de cadre promu par le régime avec la présence croissante d’une nouvelle génération de technocrates, spécialistes de la gestion publique et appelés à être des managers de l’État et de l’action publique.
  • Etude n°107 - 2023
    « Armer l'allié sans prendre le risque d'armer l'adversaire : prévenir le détournement d'armes »
    Auteur : Chiara Rosellini
    Chaque année, des équipements militaires sont fournis à des belligérants dans différentes régions instables du monde, augmentant le risque qu’ils soient utilisés en violation du droit humanitaire et des droits humains. Qu’elles soient saisies au cours d’un conflit armé, réquisitionnées par de nouvelles forces à la suite d’un changement de gouvernement ou abandonnées après le retrait des troupes, ces armes transférées risquent de tomber entre les mains d’usagers non autorisés. Armer l’allié sans prendre le risque d’armer l’adversaire, tel est le défi auquel sont confrontés les gouvernements aujourd’hui, comme l’illustre l’actuel conflit russo-ukrainien, dans lequel les Occidentaux se sont engagés à soutenir militairement l’Ukraine face à la Russie. Bien que le Traité sur le commerce des armes interdise aux gouvernements de transférer des armes à destination de pays où ils savent qu’elles serviraient à commettre des atteintes graves aux droits humains, cet instrument n’est toutefois pas en mesure d’empêcher l’envoi d’équipements militaires lors d’un conflit armé. Alors que les tentatives politiques et législatives de contrôle des armes semblent limitées par la realpolitik, les nouvelles technologies, tels les dispositifs d’autodestruction, peuvent réduire les risques de leur utilisation illicite mais nécessitent encore de la recherche et du développement pour une véritable insertion dans l’instrumentum juridique.
  •  Etude n°106 - 2023
    « La sécurité des Philippines – Coopérations de défense et alliances »
    Auteur : Marjorie Vanbaelinghem 
    Comprendre les enjeux de sécurité des Philippines implique d’adopter une perspective historique mais aussi de prendre en compte le hiatus avec leurs principaux partenaires de sécurité en matière d’évaluation de la menace. En effet, ce sont avec les autres pays d’Asie du Sud-Est, plutôt qu’avec son allié principal, que Manille partage ses plus sérieuses préoccupations : question des litiges en mer de Chine méridionale, problèmes intérieurs liés à des forces séparatistes ou des conflits religieux et difficulté à trouver une posture vis-à-vis de la Chine. Pour autant, ces défis communs n’ont pas permis à un régionalisme de sécurité d’émerger. Les vicissitudes de la politique intérieure ainsi que la position géographique du pays, tout proche de Taïwan, font cependant que sa sécurité est devenue l’affaire des autres. Si l’alliance avec les États-Unis a été remise à l’honneur par le président Bongbong Marcos, les coopérations avec l’Australie et le Japon se sont intensifiées, au point même qu’une triangulaire Philippines – Japon – États-Unis est en train d’émerger. L’étude des acteurs et des composantes de la sécurité des Philippines soulève la question du sens et de la valeur des alliances et des coopérations aujourd’hui, alors que la rivalité entre États-Unis et Chine s’accroît et que Pékin s’efforce de promouvoir une architecture internationale alternative, y compris dans le domaine de la sécurité. Cette étude montre que l’alliance avec les États-Unis reste la pierre angulaire de la sécurité des Philippines mais qu’elle l’est aujourd’hui « par défaut », car la relation n’est pas sans ambiguïté et n’est plus exclusive. L’asymétrie entre les deux pays rend le lien moins évident et moins adapté dans l’ère du minilatéralisme et des alliances en réseau qui s’est ouverte en Asie.

  • Report No 105 - 2023 United Kingdom Great Britain
    « The Return of Tactical Nuclear Weapons? »
    Author: Tiphaine de Champchesnel
    Over the past decade, strategic experts have noted that nuclear weapons have become more prominent on the international stage, despite them not having been used since 1945. A recent and significant milestone in this regard is the way Russia used nuclear signaling during the invasion of Ukraine. Questions regarding the possibility of Moscow using nuclear weapons extended beyond expert circles, as the media began to question whether people should fear the use of a tactical nuclear weapon and an escalation into nuclear war. These concerns echoed the questions raised by several researchers regarding a possible “return” of tactical nuclear weapons, which seemed to have been relegated to the background of the geopolitical arena since the end of the Cold War.
  • Etude n°105 - 2023
    « Les armes nucléaires tactiques réhabilitées ? »
    Auteur : Tiphaine de Champchesnel
    Depuis une dizaine d’années, les experts des questions stratégiques constatent que l’arme nucléaire est davantage présente sur la scène internationale même si elle n’a pas été employée de nouveau depuis 1945. Un jalon récent et marquant de cette évolution est la manière dont la Russie a eu recours au signalement nucléaire au moment de l’invasion de l’Ukraine et ponctuellement ensuite. Les interrogations concernant la possibilité que Moscou emploie l’arme nucléaire ont alors dépassé les cercles d’experts. Les médias s’y sont intéressés pour comprendre notamment si les populations devaient craindre l’utilisation d’une arme nucléaire tactique et une escalade menant à une guerre nucléaire. Or ces préoccupations font écho aux questionnements de plusieurs chercheurs sur un éventuel « retour » de l’arme nucléaire tactique qui pouvait sembler pourtant reléguée à l’arrière-plan depuis la fin de la guerre froide. La présente étude pose la question de la réhabilitation des armes nucléaires tactiques en partant de l’hypothèse que celles-ci augmentent le risque d’une escalade du conventionnel vers le nucléaire parce qu’elles sont davantage employables que des armes nucléaires stratégiques.
  • Etude n°104 - 2023
    « Lutte contre la piraterie dans le golfe de Guinée »
    Auteur : Antonin Tisseron
    Le 25 juin 2013, à l’issue d’un sommet conjoint à Yaoundé, les chefs d’État et de gouvernement des États de l’Afrique centrale et de l’Afrique de l’Ouest ainsi que des représentants de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et de la Commission du golfe de Guinée (CGG) s’engageaient à renforcer la coopération pour lutter « contre la piraterie, les vols à main armée et les autres activités illicites commis en mer dans le golfe de Guinée ». Trois documents étaient adoptés à cette occasion : une déclaration signée par 24 chefs d’État africains, un code de conduite pour la lutte contre l’insécurité maritime et un mémorandum d’entente entre la CEDEAO, la CEEAC et la CGG.
  •  Etude n°103 - 2023
    « Prévention et lutte contre les trafics d'armes classiques les enjeux et enseignements de la zone indopacifique »
    Auteur : Edouard Jolly
    La diversité des participants du colloque reflète le caractère transverse de la question du trafic d’armes légères et de petit calibre (ALPC). Le caractère annuel de ce colloque témoigne de la priorité accordée par la France à la lutte contre le trafic des armes classiques : la France se mobilise depuis plusieurs années aux côtés de la communauté internationale contre ces trafics illicites qui alimentent les conflits, la criminalité organisée et le terrorisme, et qui constituent une menace pour la paix et la stabilité internationales. Ce trafic est un enjeu pour notre sécurité, notre sûreté et la sécurité internationale, d’où la nécessité de renforcer la lutte contre lui et prendre toutes les mesures contribuant à le limiter.
  • Etude n°102 - 2023
    « Prévention et lutte contre les trafics d'armes classiques le détournement d'armes : acteurs, contrôle, objets »
    Auteur : Edouard Jolly
    Il s’agit, en ce 19 mai 2021, de la 9e édition de ce forum annuel d’échanges mis en place par la Direction générale des relations internationales et de la stratégie (DGRIS) et regroupant des experts de tous horizons : chercheurs et universitaires, représentants de la société civile, acteurs privés, membres des organisations internationales et régionales, douaniers, policiers, militaires, diplomates. Compte tenu de la situation sanitaire, il s’agit de la première édition entièrement dématérialisée

 

2022

  • Report No. 101 - 2022United Kingdom Great Britain
    "Building EU-India Synergy: Allying sustainable modernisation and strategic autonomy "

    Authors: Pooja Jain-Grégoire, Raphaëlle Khan, Arnaud Koehl, Swati Prabhu, Mihir S. Sharma, and John-Joseph Wilkins
    Strategic convergences mean that EU-India partnerships have the potential to be a vector of change for both actors and to offer new prospects for policy dialogue, as well as shared technical, industrial, and economic development. However, their differences of approach should be better understood and points of contention should also be further analysed so as to ultimately be addressed in a transparent manner.

  • Report No 100 - 2022 United Kingdom Great Britain
    « Turkey's Multi-Sectorial strategy in Lybia: A Gateway to the Eastern Mediterranean and Africa »
    Author: Sümbül Kaya

    Since the fall of Muammar Gaddafi in 2011, and due to Libya’s extremely fragile security and political situation, the country is plagued by permanent crises. Libya is also turning into an arena of power struggles and wars of influence between various actors, both national and foreign. Turkey counts among these actors and has adopted a diversified investment strategy, focusing mainly on the military, economic, political, social and educational sectors. Ultimately, Turkey’s goal is to ensure that Ankara emerges as a dominant force once the conflict has been resolved. In addition to this investment strategy, Turkey sports a clear-cut state-building project for a prosperous economy; its details deserve to be clarified. What are the modalities of Turkey’s actions in its quest for hegemony in Libya? How has Turkey positioned itself amid the restructuring of power in Libya

  • Etude n°100 - 2022 
    « La stratégie multisectorielle turque en Libye : porte d'entrée en Méditerranée orientale et en Afrique »
    Auteur : Sümbül Kaya
    En proie à des crises permanentes depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, et avec sa situation sécuritaire et politique extrêmement fragile, la Libye devient un champ de luttes de pouvoir et d’influence de différents acteurs non seulement nationaux, mais aussi étrangers. La Turquie n’est pas en reste et adopte pour cela une stratégie d’investissements diversifiés, essentiellement dans les secteurs militaire, économique, politique, social et éducatif qui vise à faire d’Ankara, une fois le conflit réglé, un acteur dominant. Parallèlement à ses investissements, la Turquie possède une vision précise d’un projet de state-building au service d’une économie prospère qu’il convient de détailler. Quelles sont sur le terrain les modalités d’action de la Turquie dans sa quête d’hégémonie en Libye ? Comment se positionne-t-elle dans la recomposition des forces en Libye ?
  • Etude n°99 - 2022 United Kingdom Great Britain
    "The business model of content-sharing platforms and the supply of content moderation: implications for combating information manipulations"
    Author : Olivier Chatain
    New forms of conflictuality below the threshold of violence often unfolds in spaces that are created and administered by private organizations, yet the roles played by these organizations in shaping the context in which conflicts happen, and their motivations, is rarely explored in security studies. This note explores the role played by content-sharing digital platforms in shaping the environment conducive to information manipulations. The note clarifies the economic incentives and constraints under which platforms operate. These incentives and constraints shape the essential design choices made by platforms, especially regarding the potency of network effects. This makes content-sharing platforms attractive targets for information manipulators who adapt their tactics to this new domain, but also affects the platforms’ ability and incentives to conduct effective content moderation to counter manipulations. Using this conceptual toolbox, the note makes a preliminary assessment of the potential impact of the forthcoming Digital Service Act prepared by the European Union on platforms’ efforts to moderate content, and the possible responses of malicious actors.
  • Etude n°98 - 2022
    « Comprendre le Moyen-Orient par la donnée : technologies numériques et acquisition de la connaissance dans la région Afrique du nord / Moyen-Orient »
    Auteur : COL Olivier Passot
    Les technologies liées au recueil et au traitement de la donnée ouvrent des perspectives considérables au regard de la connaissance et du renseignement, y compris dans un environnement peu perméable. Peuvent-elles permettre de décrypter plus facilement la région Afrique du Nord / Moyen-Orient (ANMO), souvent considérée comme compliquée dans l’imaginaire occidental ? Cet espace présente une exposition contrastée à la donnée : d’un côté, la collecte est limitée par de multiples barrières (contrôle politique et social, insécurité, codes culturels) ; de l’autre, les individus sont de plus en plus exposés à la surveillance numérique en raison d’une régulation encore faible tandis que les comportements se digitalisent très vite. De fait, des acteurs publics et privés toujours plus nombreux collectent et analysent des data pour informer, investiguer et tracer, transformant le terrain de la connaissance en un espace concurrentiel. Si ces technologies offrent des opportunités à certains gouvernements de la région ANMO, dans l’exercice de missions régaliennes, elles représentent d’importants défis pour la majorité d’entre eux. L’acquisition des compétences, le contrôle des données et de la souveraineté nécessiteront des investissements très importants. Les États qui n’y parviendront pas risquent d’être concurrencés par les nouveaux acteurs de la donnée.

  • Report No. 97 - 2023United Kingdom Great Britain
    "A Foreign Policy by Proxies? The two Sides of Russia's Presence in Mali"
    Authors: Maxime Audinet, Emmanuel Dreyfus
    Relations between Mali and Russia were, until recently, mostly based on defense cooperation, revived in the early 2000s on the underlying foundation of ties established during the Soviet era. However, they have gained new momentum since the two coups d’état of 2020 and 2021, and the negotiations initiated by the Malian authorities with the paramilitary organization Wagner. Already deployed in other African countries, the deployment of the Wagner Group in Mali one year ago, in December 2021, is one of the most emblematic illustrations of Moscow’s reengagement in sub-Saharan Africa initiated over the past few years. It also took place in a context of regional and international isolation of Bamako, a major political crisis between France and Mali, and the ever-deepening deterioration in relations between Russia and the West since the invasion of Ukraine on February 24, 2022.
  • Etude n°97 - 2022
    « La Russie au Mali une présence bicéphale »

    Auteurs : Maxime Audinet et Emmanuel Dreyfus
    Les relations entre le Mali et la Russie se sont essentiellement matérialisées, jusqu’à une période récente, par une coopération de défense relancée au début des années 2000 sur les fondements de liens établis à l’époque soviétique. Elles connaissent toutefois un nouvel essor depuis les deux coups d’État de 2020 et 2021 et les négociations entamées par les autorités maliennes avec l’organisation paramilitaire Wagner. L’arrivée fin 2021 de ce groupe de mercenaires russes au Mali, déjà déployé dans d’autres pays africains, apparaît comme l’un des marqueurs les plus emblématiques du réengagement amorcé ces dernières années par Moscou en Afrique subsaharienne. Elle s’inscrit en outre dans un contexte d’isolement régional et international de Bamako, de crise politique majeure entre la France et le Mali, et de dégradation toujours plus profonde des relations entre la Russie et les pays occidentaux depuis l’invasion de l’Ukraine le 24 février 2022.

  • Etude n°96 - 2022
    « La singularité du métier militaire : persistances et nouveautés. Pourquoi défendre un modèle de singularité ? »

    Auteur : CRP Clément Sorbets
    La singularité du métier militaire a fait l’objet d’un regain d’intérêt notable à la fin des années 2010 au sein du ministère des Armées. Il peut s’expliquer par un sentiment de fragilisation des attributs qui composent cette singularité. À ce titre, la question du caractère indiscutable, justifié et immuable de la singularité du métier militaire peut se poser. La réponse mérite d’être nuancée. En effet, la singularité du métier militaire est particulièrement défendue aujourd’hui ; elle constitue d’ailleurs une nécessité, en ce qu’elle est dictée par la spécificité des missions des armées, telle la capacité confiée au militaire de pouvoir donner la mort sur ordre ou l’acceptation de la recevoir. Celle-ci serait d’ailleurs la spécificité mère. Toutefois, divers phénomènes contemporains et évolutions, intérieurs et extérieurs aux armées, tendraient à relativiser cette spécificité. Par ailleurs, en se projetant dans le temps, il peut être soutenu que, quel que soit le visage des métiers militaires du futur, ils demeureront singuliers parfois par nature, mais toujours par destination. Les autorités ministérielles et le commandement devront rester vigilants et agir pour éviter tout risque de banalisation compte tenu des multiples défis auxquels devront faire face les armées de demain.

  • Etude n°95 - 2022
    « L’armée, les français et la crise sanitaire, une enquête inédite »

    Auteur : Anne Muxel, Florian Opillard et Angélique Palle
    L’opération Résilience déclenchée par le président de la République dès le début de la pandémie de Covid-19 confirme la relative évidence avec laquelle le pouvoir civil saisit désormais le personnel militaire en soutien de son action. Cela va-t-il de soi pour les populations ? Qu’en pensent les Français ? Quelle légitimité reconnaissent-ils au pouvoir politique et au pouvoir militaire dans cette situation d’exception ? C’est un aspect peu analysé de la façon dont la crise sanitaire a été traitée par les autorités politiques et sanitaires et vécue par les populations, non seulement dans ses moments les plus intenses (printemps 2020), mais aussi dans ses temps de relative accalmie (été 2020, printemps 2021), que cette étude entend présenter. Elle expose les résultats d’une enquête inédite menée auprès d’un échantillon représentatif de la population française sur la perception du rôle et de la mobilisation des armées dans la crise sanitaire. Elle renseigne sur la façon dont se répartit pour l’opinion publique l’équilibre des pouvoirs, des décisions et des compétences entre les pouvoirs civil et militaire lors des crises non conventionnelles. Plus largement, les données recueillies permettent de revisiter le lien des Français à leurs armées, l’image qu’ils en ont, et de cerner l’évolution de leurs attentes en matière de sécurité et de protection. Enfin, l’enquête rend compte de l’état d’esprit des Français confrontés au fléau de la pandémie, aux restrictions imposées et aux inquiétudes que cette crise inédite a pu occasionner.

  • Etude n°94 - 2022
    « L’extrémisme islamiste au nord du Mozambique, terrorisme et insécurité à Cabo Delgado »

    Auteur : Régio Conrado
    Le phénomène terroriste qui touche le Mozambique depuis octobre 2017 est un phénomène nouveau non seulement dans ce pays, mais aussi pour toute la région de l’Afrique australe, à l’exception de la République démocratique du Congo. Parmi les enjeux posés par cette violence se trouve l’explication des causes de son émergence et de ses évolutions. Cette étude propose une analyse des causes du phénomène terroriste au Mozambique ainsi que de sa structuration et de ses dynamiques récentes. Elle montre que l’apparition des violences est liée à des processus d’exclusion sociale et économique d’une partie de la population au nord du pays, en particulier les jeunes. Ces processus s’enracinent entre autres dans la structure historique de l’État et du régime politique mozambicain, né de la guerre de libération nationale et de la guerre civile, ainsi que dans l’insertion du pays dans les échanges économiques mondiaux. En effet, l’intérêt de puissances et entreprises étrangères pour les ressources naturelles du pays a contribué à déstabiliser les équilibres sociaux, économiques et politiques de certaines régions du Mozambique. Cette trajectoire historique de l’État mozambicain explique également en partie la tournure prise par les événements, notamment les difficultés rencontrées par les forces armées pour lutter contre les groupes terroristes. C’est avec l’appui de puissances étrangères, comme le Rwanda, que l’État mozambicain est parvenu en partie à juguler le phénomène.

  • Report No. 93 - 2022United Kingdom Great Britain
    "Japan's nuclear latency: a dual-use diplomatic lever?"

    Author: Timothée Albessard
    The official posture of the Japanese government which, for decades, has reconciled the U.S. nuclear umbrella with diplomacy in favor of abolishing nuclear weapons, has always been surrounded by discordant statements from senior political officials. These include the former Prime Minister Abe, claiming that Japan’s Constitution does not prohibit the possession of defense-oriented nuclear weapons, while various members of his entourage have already asserted the need for Japan to pursue a nuclear hedging strategy. Many observers and analysts have expressed their agreement, particularly because of two policies pursued by Tokyo and regarded as ambiguous owing to their duality: the maintenance of a program to extract plutonium from spent fuel, and a dynamic space program, increasingly affirming the role of outer space in national security. Rethinking the concepts of hedging and latent nuclear capabilities in the case of Japan shows that Japan’s latency is cultivated and is used by Tokyo as a diplomatic lever at the regional level, with the aim of limiting aggressiveness from China and North Korea toward it; it also serves as a political lever vis-à-vis Japan’s U.S. ally, in order to push Washington to strengthen its security guarantees, via the same implicit threat of rapid nuclear proliferation, in the event of a sudden change in the status quo. Through this reassessment of Japan’s nuclear policy, the differences between the Japanese government and a part of its population that favors nuclear abolitionism are examined, on a political level. On a conceptual level, this reassessment leads to challenging and rethinking the central concepts of hedging and latency, to adapt them to contemporary nonproliferation and even counter-proliferation issues. Finally, on a geopolitical level, it provides insight, through the singular example of Japan, into the consequences of the military rise of China and the failure to resolve the North Korean crisis on the stability not only of East Asia, but also of the world, insofar as these two phenomena weaken the nonproliferation regime established by the NPT fifty-two years ago.

  • Etude n°93 - 2022
    « La latence nucléaire du Japon : un levier diplomatique à double usage ? »
    Auteur : Timothée Albessard
    La posture officielle du gouvernement japonais, conciliant depuis des décennies le parapluie nucléaire américain et une diplomatie en faveur de l’abolition ultime des armes nucléaires, s’est toujours accompagnée de déclarations dissonantes émanant de hauts responsables politiques. L’ancien Premier ministre Abe est l’un d’eux, voulant que la constitution nippone n’interdise pas la possession d’armes nucléaires défensives, tandis que divers membres de son entourage ont déjà revendiqué la nécessité pour le Japon de poursuivre une stratégie du seuil nucléaire. De nombreux observateurs et analystes ont abondé dans ce sens, notamment en raison de deux politiques poursuivies par Tōkyō et jugées ambiguës du fait de leur dualité : le maintien d’un programme d’extraction de plutonium à partir de combustible usé, et un programme spatial dynamique, affirmant de plus en plus le rôle de l’espace extra-atmosphérique dans la sécurité nationale. Repenser les notions de seuil et de capacités nucléaires latentes telles qu’appliquées au Japon permet de montrer que la latence du Japon est cultivée et utilisée par Tōkyō comme un levier diplomatique à l’échelle régionale, qui vise à limiter l’agressivité de la Chine et de la Corée du Nord à son égard, et un levier politique vis-à-vis de son allié américain, pour pousser Washington à affermir davantage ses garanties de sécurité, à travers la même menace implicite d’une prolifération nucléaire rapide, en cas de rupture brutale du statu quo. Cette réévaluation de la politique nucléaire du Japon permet, sur le plan politique, d’étudier les divergences entre le gouvernement japonais et une partie de sa population favorable à l’abolitionnisme nucléaire. Sur le plan conceptuel, elle conduit à remettre en cause et à repenser les concepts centraux de seuil et de latence, pour les adapter aux enjeux contemporains de non-prolifération, voire de contre-prolifération. Enfin, sur le plan géopolitique, elle permet de comprendre, à travers l’exemple singulier du Japon, les conséquences de la montée en puissance militaire de la Chine et de l’échec de la résolution de la crise nord-coréenne sur la stabilité non seulement est-asiatique, mais aussi mondiale, en tant que ces deux phénomènes fragilisent le régime de non-prolifération instauré par le TNP il y a cinquante-trois ans.
  • Etude n°92 - 2022
    « Le régime milicien iranien en Irak : les milices chiites pro-iraniennes à la conquête de l’état »

    Auteur : Arthur Quesnay
    Depuis 2003, la guerre civile irakienne peine à se stabiliser sous l’action des organisations politiques, créant une dynamique de crises à répétition exacerbée par les ingérences étrangères, notamment iranienne. Le principal facteur de ces conflits est politique : les partis irakiens jouent un rôle déterminant dans la guerre civile, instrumentalisant les soutiens internationaux pour s’ancrer dans l’État et s’imposer à la population. Dans ce contexte, la guerre contre le groupe État islamique (2014-2017) a permis la montée en puissance des groupes paramilitaires pro-iraniens qui tentent d’imposer un nouvel ordre politique. Cependant, plusieurs défis se posent à leur ambition hégémonique, en particulier leurs revers électoraux, la difficulté à produire de la gouvernance et l’hostilité croissante de la population.



2021

  • Report no. 91 - 2021 United Kingdom Great Britain
    "Facing a pandemic: african armies and the fight against Covid-19" 

    Auteurs : Anne-Laure Mahé and Nina Wilén
    The COVID-19 pandemic saw armed forces play an important role in the implementation of policies aimed at fighting the spread of the virus, or at alleviating the side effects of COVID-related restrictions. In many countries, they have engaged in humanitarian, policing or medical interventions, sometimes in rupture with their traditional tasks, and sometimes in continuity as was the case for African states that had been affected by Ebola. This report studies the domestic deployment of militaries to manage the pandemic on the African continent and analyzes the COVID-19 crisis as a case study of continuity and change: both within civil-military relations more broadly and within the armed forces in particular. It report focuses on four cases: Sierra Leone by Maggie Dwyer and Osman Gbla; Burkina Faso by Aboubacar Maïga; Uganda by Moses Khisa; and South Africa by Lindy Heinecken. In those four cases, military engagement in the pandemic go from being out of the ordinary, to cases where it followed previously established norms. These case studies provide explanations for these variations, highlighting the importance of history and context in shaping civil-military relationships and the military’s place within the broader security apparatus. It also points to the short and long term impact of the pandemic on the armed forces’ professional identity, and to the vulnerabilities they experienced due to their living conditions and their broad range of tasks?

  • Étude n°90 - 2021
    « L’intervention française au Sahel et l’évolution de la doctrine de contre-insurrection »
    Auteur : Michael Shurkin
    La critique des opérations militaires françaises dans la région du Sahel en Afrique soulève des questions sur l’héritage de l’armée française en matière d’opérations coloniales et de contre-insurrection (COIN) et sur sa pertinence aujourd’hui. L’armée française est l’héritière de pratiques et de doctrines issues des opérations coloniales du XIXe siècle et de la guerre froide. Les caractéristiques communes des approches françaises sont une diminution de la focale sur les opérations militaires et la nécessité d’une approche centrée sur la population qui met l’accent sur les actions économiques, psychologiques et politiques destinées à consolider la légitimité de l’ordre politique colonial. Après la fin de la guerre d’Algérie en 1962, les Français ont maintenu certaines de ces pratiques tout en s’adaptant lentement au contexte politique postcolonial. L’opération Barkhane, qui a débuté en 2014, reflète cette nouvelle doctrine, c’est-à-dire que les militaires français se concentrent sur la sécurité laissant à d’autres le travail politique. Dans ce contexte, dans quelle mesure la doctrine COIN est-elle toujours valable ?

  • Étude n°89 - 2021
    « Observatoire de la génération z »
    Auteur : Anne Muxel

    Quelle vision les jeunes ont-ils de la société qui les entoure ? Quelles sont leurs attentes à l’égard du travail ? Leurs relations à la hiérarchie et à l’autorité ? Quels sont leurs sujets d’inquiétude et de préoccupations ? Quels citoyens sont-ils et seront-ils ? C’est à ces questions qu’une enquête inédite menée dans le cadre de l’Observatoire de la génération Z à l’initiative de la DRH-MD du ministère des Armées, financée par la DGRIS, et réalisée par l’équipe du domaine « Défense et société » de l’IRSEM, auprès d’un échantillon représentatif de 3 000 jeunes âgés de 16 à 18 ans, fournit des éléments de réflexion et ouvre des pistes de réflexion aussi bien dans le champ des études sur la jeunesse que dans le champ de la sociologie militaire. Les jeunes de 16-18 ans constituent aussi le futur vivier de recrutement des armées. Comment perçoivent-ils l’institution militaire et les métiers qu’elle abrite ? Quelle est leur conception de l’engagement ? À partir de quels liens se définit et s’entretient leur rapport à la nation ? Cette étude dresse un portrait des jeunes de cette tranche d’âge peu étudiée et permet de mieux comprendre la façon dont ils se projettent dans leur vie personnelle comme dans la vie collective.

  • Étude n°88 - 2021
    « Le ministère des armées face à l’agenda femmes, paix et sécurité. Évolution des approches et défis de mise en œuvre »
    Auteur : Camille Boutron
    Cette étude a pour objectif d’établir un premier état des lieux de la mise en oeuvre de l’agenda Femmes, paix et sécurité par le ministère des Armées (MINARM). La résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations unies, adoptée en octobre 2000, a signifié un tournant dans la prise en compte des femmes et du genre pour le maintien de la paix et de la sécurité internationale. Depuis 2000, pas moins de neuf autres résolutions ont été  adoptées, conformant l’architecture d’un agenda international Femmes, paix, et sécurité (FPS), véritable cadre de référence en matière de participation des femmes à la prévention et résolution des conflits, et plus largemen de promotion de l’égalité femmes-hommes face aux enjeux sécuritaires contemporains. L’étude s’appuie sur les constatations effectuées par d’autres chercheurs ayant observé l’existence d’un décalage entre la formulation de politiques de mise en oeuvre de l’agenda FPS et leur mise en pratique. Elle montre que si l’agenda fait l’objet d’un véritable investissement de la part des différents acteurs concernés – dont le MINARM –, il reste sous-investi en raison d’un manque de vision globale. En résulte une faible réappropriation de ses enjeux par le monde de la défense, qui l’aborde essentiellement à partir des politiques de mixité ou d’activités de formation et de sensibilisation aux violences de genre en situation de conflit. Ce travail montre ainsi que si plusieurs dispositifs pouvant permettre la mise en oeuvre de l’agenda FPS existent au sein des armées, ces derniers restent déconnectés les uns des autres, ce qui en limite l’efficacité.

 

  • Étude n°87 - 2021
    « Les groupes djihadistes au Sahel : une communication globale à l’épreuve des réalités locales »
    Auteurs : Marc-Antoine Pérouse de Montclos

    Cette étude analyse les dynamiques locales qui expliquent la résilience des groupes qualifiés de djihadistes et de terroristes au Sahel. Elle ouvre aussi des perspectives comparatistes avec l’Afrique de l’Est. L’étude montre que le « terrorisme djihadiste » dans cette région du monde relève d’abord de dynamiques insurrectionnelles locales. Il convient à cet égard de distinguer les sources d’inspiration des combattants, qui renvoient à des modèles révolutionnaires globaux, d’une part, et des connexions opérationnelles qui s’avèrent être pour le moins ténues avec le monde arabe, d’autre part. En effet, la circulation transnationale de normes islamiques sujettes à une interprétation guerrière témoigne d’abord de la plasticité d’une tradition prophétique qui peut servir à justifier l’obéissance autant que l’insoumission. Mais la référence à des modèles globaux ne démontre en rien l’existence de transferts d’armes, de combattants et de fonds en provenance du monde arabe. De plus, elle ne constitue pas la cause d’insurrections dont la genèse doit beaucoup à la mauvaise gouvernance et à la faiblesse des États au Sahel.

  • Report No. 86 - 2021 United Kingdom Great Britain
    "Defence cooperation in the 21st century"
    Auteurs : Camille Morel and Friederike Richter
    This study deals with the diversification of defence cooperation in the 21st century and proposes a typology for today’s cooperation. It classifies defence cooperation schemes according to i) their level of cooperation (bi-, mini- or multilateral), ii) their objectives (specific or general), iii) their length in time (transient or permanent), iv) their domain (related to operational aspects or investments), and v) their framework (institutionalised or not). Given the variety of cooperation forms, this study argues that it is necessary to examine their goals. More specifically, do states cooperate to ensure greater legitimacy or greater efficacy? Is it possible to combine the two? If so, what types and formats of cooperation should be favoured to achieve both efficacy and legitimacy? The study covers different defence cooperation schemes in the 21st century and questions their legitimacy and efficacy while taking into account the regional specificities of the cases being analysed.

 

  • Étude n°85 - 2021
    « L’influence sécuritaire chinoise à Singapour »
    Auteur : Eric Frécon

    Singapour, en tant que hub commercial, universitaire, voire stratégique, n’échappe pas aux convoitises. À la différence des États-Unis, Pékin a su y mobiliser une multitude de leviers, à différents niveaux (réseaux personnels, think tanks, universités, médias, partenariats économiques, propagande en ligne, etc.). La Chine a ainsi réussi à peser, souvent en sous-main.
    Toutefois, les nuances entraperçues dans deux domaines précis – lutte contre la Covid-19 et 5G & big data – tendent à se confirmer au regard des attentes des nouvelles générations de dirigeants et d’électeurs singapouriens. Ce fut d’ailleurs l’une des principales leçons des dernières élections de 2020. L’idée d’une prise de distance vis-à-vis de la Chine ne serait donc pas que conjoncturelle. La vigilance vis-à-vis de Pékin n’aurait en fait jamais totalement cessé, en particulier dans le domaine de la défense et de la sécurité.
    Afin de veiller à l’évolution de cette tendance forte, il conviendra d’évaluer les luttes de clans au sommet du pouvoir chinois (et leurs impacts sur Hong Kong et la mer de Chine du Sud) ainsi que l’évolution des relations (mésestimées) entre Singapour et Taïwan. La posture des puissances de second rang devrait également s’avérer décisive puisqu’elles font à présent figure d’éléments d’alternative diplomatique entre la Chine et les États-Unis aux yeux de Singapour.

 

  • Étude n°84 - 2021
    « Innovation technologique du secteur aérospatial et défense. Une approche comparative par les brevets »
    Auteur : Cécile Fauconnet

    Dans notre société où l’innovation est un pilier central de notre développement ainsi qu’un enjeu sécuritaire crucial, il est important de se questionner sur la place de l’innovation militaire et des entreprises qui la produisent dans le paysage économique mondial. À l’aide d’une analyse approfondie des données de brevets des plus grandes entreprises innovantes dans le monde, nous caractérisons les innovations des entreprises de défense au regard de critères quantitatifs (i.e. le nombre de brevets, de technologies, de connaissances scientifiques) et des indicateurs qualitatifs (i.e. originalité et généralité des inventions). Cette étude met en évidence la place paradoxale des entreprises de défense en comparaison des autres industries dans le monde. Alors que le secteur Aérospatial et Défense n’a qu’un poids marginal en termes de volume d’innovation, celui-ci se distingue par la diversité technologique et la qualité de ses innovations. En effet, les entreprises de défense présentent un portefeuille de brevets réduit au regard des pratiques des entreprises des secteurs industriels de l’information et de la communication, de l’automobile ou encore des entreprises pharmaceutiques. Cependant, au-delà de ce faible poids en volume, les entreprises de défense réalisent des innovations fortement diversifiées technologiquement et d’une qualité technologique importante. Ce résultat s’explique par les différents contextes dans lesquels les entreprises de défense évoluent. D’une part, le marché de ces entreprises représente de petites quantités et un nombre restreint de demandeurs. Au regard de la taille de secteurs comme ceux des technologies de l’information et de la communication, les entreprises de défense font figure, en volume, d’acteurs marginaux. D’autre part, la forte qualité et diversité de leurs innovations est le fruit de deux dynamiques complémentaires intrinsèquement liées aux caractéristiques de la demande militaire. La complexité et la diversité des technologies nécessaires à la production des biens militaires combinées aux exigences de l’État client amènent les entreprises à posséder une base de connaissances diversifiée avec de fortes capacités d’absorption et de diffusion.

 

  • Étude n°83 - 2021
    « Le lion, l'ours et les hyènes. Acteurs, pratiques et récits de l'influence informationnelle russe en Afrique subsaharienne francophone »
    Auteur : Maxime Audinet 

    Après un désengagement brutal à la chute de l’Union soviétique, la Russie reprend pied en Afrique depuis la fin des années 2000. En octobre 2019, le sommet de Sotchi a matérialisé ce retour en force. Si la coopération militaro-technique est le principal marqueur de cette présence rehaussée, l’influence informationnelle déployée par la Russie sur le continent mérite une attention particulière, tant son empreinte s’est élargie et diversifiée ces dernières années. Cette étude met en lumière ses pratiques et son écosystème disparate, ainsi que les contenus produits et diffusés par ses acteurs étatiques, non étatiques et sous-traitants en Afrique subsaharienne francophone. Alors que le président de la République a dénoncé fin 2020 la manière dont Moscou « jou[ait] sur le ressentiment post-colonial » en Afrique pour y attiser un sentiment antifrançais, nous examinons les efforts de diplomatie publique, les opérations de désinformation et les « entreprises d’influence » conduites par les acteurs russes à des fins de dénigrement ou de légitimation. L’étude propose une méthode originale fondée sur l’analyse textuelle et lexicométrique, à partir de deux cas emblématiques : la couverture de l’opération Barkhane et le traitement des actualités en République centrafricaine.

 

  •  Étude n°82 - 2021
    « L'enjeu du soldat augmenté pour les puissances démocratiques. Les Etats-Unis à l'heure du choix » 
    Auteur : Pierre Bourgois 

    Les États-Unis se sont positionnés comme la première puissance en matière de soldat augmenté. La volonté de développer des « super soldats » s’observe effectivement, depuis plusieurs années maintenant, dans la stratégie de recherche et développement du département de la Défense américain (DoD), notamment par le biais de l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA). Ce travail a pour objectif de mettre en lumière la complexité du phénomène d’augmentation militaire aux États-Unis. De nature ambivalente du fait de ses avantages et de ses nombreux risques associés, le soldat augmenté doit aussi s’analyser à travers le prisme plus global de la compétition entre grandes puissances. Sur ce point, le Pentagone semble pour l’instant privilégier l’aspect stratégique au détriment des considérations éthiques. Pourtant, malgré la pression que font peser des pays tels que la Russie ou la Chine et le contexte actuel de « tech-guerre », la puissance américaine ne peut continuer à éluder les problématiques et enjeux (éthiques en particulier) qui entourent ce concept, surtout si les démocraties occidentales poursuivent leurs réflexions en la matière et que les pressions internes à la société américaine se multiplient. Un positionnement éthique clair de la part des États-Unis permettrait d’envoyer un message important au reste du monde sur le sujet de l’augmentation.


  • Étude n°81 - 2021
    « La coopération sécuritaire et judiciaire en Afrique de l’ouest face au défi de la lutte contre les groupes armés jihadistes » 

    Auteur : Antonin Tisseron
    Ces dernières années, les signes d’une extension de la zone d’action des groupes armés jihadistes dans les pays côtiers d’Afrique de l’Ouest frontaliers du Mali et du Burkina Faso se sont multipliés. Cette dimension transnationale de la menace jihadiste, qui n’est ni nouvelle ni spécifique à cette région du monde, pose la question du renforcement de la coopération sécuritaire. Si l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), la Force conjointe du G5 Sahel et la Force mixte multinationale (FMM) dans le bassin du lac Tchad ont fait l’objet de plusieurs travaux, d’autres organisations et enjeux ont été moins explorés. C’est notamment le cas de l’Initiative d’Accra, un forum sécuritaire créé en 2017 regroupant sept États (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali, Niger et Togo) et qui constitue le premier cas de cette étude.
    Les deux autres cas explorent la coopération entre les États sahéliens et leurs voisins côtiers. Le premier traite de la coopération militaire, non de façon institutionnelle à travers les cadres de coopération, mais sous un angle plus politique à travers le couple que forment la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso. Plus précisément, en prenant comme point de départ l’opération Comoé 2020, il interroge la singularité de cette relation, ses implications mais aussi ses limites et ses conséquences. Le second aborde la coopération dans le domaine judiciaire en Afrique de l’Ouest en croisant les instruments normatifs et les pratiques des professionnels du droit, et pointe les difficultés rencontrées par les acteurs judiciaires en matière de coopération internationale.

 

  • Étude n°80 - 2021
    « Arabie Saoudite. Le pari sur la jeunesse de Mohammed bin Salman »

    Auteur : Fatiha Dazi-Héni
    Cette étude analyse la manière dont le prince saoudien Mohammed Bin Salman (MBS), désigné héritier du trône en 2017, met la jeunesse du royaume au coeur de son programme de transformation économique et sociale, la « vision 2030 ». À défaut de bénéficier du soutien de sa famille, hormis celui de son père, le roi Salman, qui lui confère une partie de sa légitimité, le prince choisit de s’appuyer sur le socle majoritaire de la population, la jeunesse. Il utilise l’enthousiasme que suscitent chez les jeunes urbains ses projets de réforme pour raffermir son pouvoir, grâce à une stratégie de communication fondée sur les nouvelles technologies. En prétendant incarner les aspirations de la jeunesse, MBS pose les jalons d’une nouvelle gouvernance, que nous étudions ici parallèlement aux perceptions et attentes d’une partie de la jeunesse urbaine saoudienne, les Riyadotes.
    Au-delà de l’approche autoritaire ultra-répressive qui caractérise la gouvernance du prince, cette étude montre qu’en pariant sur la jeunesse urbaine connectée, MBS se projette sur le long terme. En réformant les programmes scolaires et les orientations professionnelles prioritaires et en promouvant un narratif nationaliste et un islam de la « juste voie », il se détourne du wahhabisme afin de formater la jeunesse à sa « vision 2030 ».

 

  • Report No. 79 - 2021 United Kingdom Great Britain
    "The TPNW enters into force a turning point for the campaign to ban nuclear weapons?"
    Author : Tiphaine de Champchesnel 
    By entering into force on January 22, 2021, did the Treaty on the Prohibition of Nuclear Weapons (TPNW) ban nuclear weapons? From a legal perspective, the scope of the treaty does not reach beyond its members, all of whom already committed years ago not to acquire nuclear weapons, through the Treaty on the Non-Proliferation of Nuclear Weapons (NPT). Yet, the international campaign led by a group of players, the most visible undoubtedly being the International Campaign to Abolish Nuclear Weapons (ICAN), asserts that nuclear weapons are “outlawed”. In particular, ICAN builds on this development to legitimize its action and chart a course that is no doubt necessary to secure its future and improve the image of the TPNW. At the same time, this NGO is driving a strategy to delegitimize nuclear weapons and stigmatize a number of States among those that have chosen to base their security on nuclear deterrence. This study aims to examine the challenges inherent in implementing the TPNW and the mechanisms involved in its use by ICAN.

 

  • Étude n°79 - 2021
    « L'entrée en vigueur du TIAN : un tournant pour la campagne d'interdiction des armes nucléaires ? »
    Auteur : Tiphaine de Champchesnel 

    Les armes nucléaires sont-elles prohibées depuis l’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires (TIAN) intervenue le 22 janvier 2021 ? Sur le plan juridique, la portée du traité ne s’étend pas au-delà de ses membres, tous déjà engagés à ne pas se doter de l’arme nucléaire depuis des années à travers le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP). Pourtant, la campagne internationale menée par un ensemble d’acteurs, dont le plus visible est certainement l’International Campaign to Abolish Nuclear weapons (ICAN) proclame que les armes nucléaires sont « hors la loi ». L’ICAN en particulier prend appui sur cette évolution pour légitimer son action et opérer un tournant sans doute nécessaire à sa pérennisation et à l’amélioration de l’image du TIAN. En parallèle, cette ONG poursuit une stratégie de délégitimation de l’arme nucléaire et de stigmatisation d’une sélection d’États parmi ceux qui ont choisi de faire reposer leur sécurité sur la dissuasion nucléaire. Cette étude vise à exposer les enjeux de la mise en oeuvre du TIAN et les mécanismes impliqués dans son utilisation par l’ICAN.

 

  • Étude n°78 - 2021
    « Le monument OPEX et la mémoire de la 4e génération du feu »

    Auteurs : CRP Marie-Capucine Vauzanges (préface de Anne Muxel)
    Pourquoi construire aujourd’hui un monument aux morts pour la France en opérations extérieures ? Quelle est cette 4e génération du feu, à laquelle font de plus en plus souvent référence les documents médiatiques ou officiels mais dont un militaire sur deux n’a jamais entendu parler ? Pourquoi regrouper près de 250 opérations extérieures échelonnées sur plus de 50 ans, depuis la fin de la guerre d’Algérie ? À partir de l’inauguration du monument OPEX le 11 novembre 2019 et de son observation, cette étude interroge la pertinence de l’expression de 4e génération du feu, en la mettant en perspective avec les trois générations précédentes. Si le concept peut paraître sur de nombreux points artificiel, il n’en demeure pas moins indispensable pour donner corps à cette partie de notre histoire militaire et permettre ainsi l’émergence d’une mémoire des OPEX. Étape importante de ce processus, le monument OPEX a offert un support matériel à cette mémoire et l’a inscrite dans notre paysage. Il conviendra désormais de la faire vivre, d’en faire témoigner les acteurs vivants et de la sortir du domaine uniquement mortifère en célébrant aussi les héros et les faits glorieux, pour que la mémoire des opérations extérieures devienne à son tour histoire.

 

  • Étude n°77 - 2021
    « Balles perdues. Une introduction à la prévention et à la lutte contre les trafics d'armes classiques »

    Auteurs : Edouard Jolly, Lucile Robin et Alexis Carrouget
    Les conflits armés du XXIe siècle sont, pour le moment, majoritairement des guerres insurrectionnelles. Elles s’entendent comme de la « petite guerre » ou de la guérilla. Leur finalité politique consiste à s’opposer à des États et à leurs forces armées régulières, voire à d’autres groupes insurgés. La question des moyens permet de leur trouver un point commun : l’arme utilisée est de faible intensité, parce que la puissance morale d’une attaque insurrectionnelle est inversement proportionnelle à la puissance de feu employée. Une simple arme remilitarisée suffit à produire un massacre de civils accompagné de sa sidération dont les effets politiques, recherchés par l’ennemi, peuvent être désastreux. Les petites guerres se mènent avec de petites armes parce qu’elles ont de grands effets.
    Se pose donc la question de l’usage des moyens à la fois les plus faibles et les plus courants, en particulier, les armes légères et de petit calibre (ALPC), catégorie majeure d’armes classiques. Le commerce illicite de ces armements alimente de nombreux conflits régionaux, tout autant qu’il favorise le crime organisé et encourage le terrorisme. En ce sens, le trafic d’armes classiques constitue un facteur majeur de déstabilisation des États. Les défis posés par le commerce illicite des ALPC requièrent des actions spécifiques, notamment sur les stocks et leur sécurité, la réglementation des transferts, la gestion des frontières, la réactivation illicite, le traçage et le marquage ou encore la résolution des conflits. Cette étude vise ainsi à présenter une vue d’ensemble de la problématique stratégique des moyens de nos « petites guerres » contemporaines.

 

2020

 

  • Etude n°76 - 2020
    « La collecte de la mémoire combattante au sein des forces armées » 

    Auteur : Christophe Lafaye
    Produire un retour d’expérience (RETEX) au sein de l’institution militaire nécessite de s’intéresser à la diversité et à la transversalité des expériences humaines (des soldats jusqu’aux
    généraux, des ennemis, des populations civiles, etc.) Ce qui apparaît fondamental pour le monde militaire s’avère essentiel dans le domaine des études de la guerre. Où se situe la réalité
    de l’expérience que l’on souhaite analyser ? Quelles sources sont mobilisables pour étudier spécifiquement l’expérience combattante et quelles sont leurs modalités d’élaboration ? Cette étude souhaite mettre en lumière les sources permettant de travailler sur la mémoire combattante, en distinguant les modes de collecte pratiqués aux États-Unis et en France. Le développement exponentiel des archives personnelles numériques produites par les combattants sur le théâtre d’opération (journaux personnels, vidéos, photos, documents de travail, courriels, etc.) et leur problème de conservation, imposent une collecte volontariste de ces précieuses données au risque de les voir disparaître. Pour répondre à ce défi pour les armées comme pour la recherche, de nouvelles pistes doivent être explorées comme une collecte in situ sur le champ de bataille ou immédiatement après le retour des militaires des théâtres d’opérations.

 

  • Etude n°75 - 2020
    « Les représentations géopolitiques du droit international dans les négociations internationales sur la sécurité et la stabilité du cyberespace » 

    Auteur : François Delerue, Frédérick Douzet et Aude Géry
    Le droit international et les normes de comportement responsable sont au coeur des discussions onusiennes sur les progrès de la téléinformatique dans le contexte de la sécurité internationale. L’objet de cette étude est donc d’analyser – et de donner des pistes de réflexion sur – la place du droit international dans le cadre des deux processus en cours à l’ONU – le Groupe de travail à composition non limitée (GTCNL) et le Groupe d’experts gouvernementaux chargés d’examiner les progrès de la téléinformatique dans le contexte de la sécurité internationale (GEG) – et d’expliciter la façon dont le droit international est instrumentalisé dans les présentes négociations.
    Cette étude est composée de trois parties. Dans un premier temps, elle expose dans quel contexte sont nés ces deux processus et quels sont leurs mandats respectifs et la place qu’y tient le droit international. Dans un deuxième temps, elle s’intéresse aux ambiguïtés et conséquences associées à la distinction établie entre normes de comportement et droit international. Enfin, la dernière partie se concentre sur l’interprétation de certaines règles du droit international que sont, d’un côté, les réponses autorisées par le droit international en réaction à une cyberopération et, de l’autre côté, le principe de souveraineté, et analyse les motivations géopolitiques qui la sous-tendent.

 

  • Report IRSEM No.75 - 2020 United Kingdom Great Britain
    "The geopolitical representations of international law in the international negotiations on the security and stability of cyberspace"
    Authors: François Delerue, Frédérick Douzet et Aude Géry
    International law and norms of responsible behaviour are at the heart of the discussions at the United Nations (UN) on Developments in the Field of Information and Telecommunications in the Context of International Security. The purpose of the present study is, therefore, to analyse – and provide food for thought on – the place of international law within the framework of the two processes underway at the UN, the Open-Ended Working Group (OEWG) and the Group of Governmental Experts on Developments in the Field of Information and Telecommunications in the Context of International Security (GGE). It will also explain how international law is being instrumentalised in the present negotiations.
    The study is comprised of three parts. First, it sets out the context in which these two processes arose, their respective mandates, and the place of international law in their work. Secondly, it examines the ambiguities and consequences associated with the distinction between norms of responsible behaviour and international law. Finally, the last part focuses on the interpretation of certain rules of international law, such as, on the one hand, the responses authorised by international law in reaction to a cyber operation and, on the other hand, the principle of sovereignty. The study then analyses the geopolitical motivations behind this.

 

  • Etude n°74 - 2020
    « Réalités opérationnelles de l’environnement arctique : approches transdisciplinaires et transsectorielles des impacts du changement climatique dans les sous-régions arctiques » 

    Auteur : Magali Vullierme (dir.) 
    Dans un contexte de changement climatique, les régions arctiques sont souvent décrites comme de nouveaux théâtres d’exploration, d’exploitation ou encore de résurgence du risque militaire. Toutefois, ces potentielles évolutions ne peuvent être considérées qu’au regard de la réalité de l’environnement arctique : climat hostile, distances entre communautés, absence d’infrastructures constituent autant de facteurs à prendre en compte. Afin d’illustrer cette complexité, cette étude collective propose une réflexion transdisciplinaire et transsectorielle, axée sur les impacts du changement climatique dans les sous-régions arctiques. Elle réunit les contributions d’experts de terrain – chercheurs ou logisticiens – autour de problématiques diversifiées mais complémentaires. Défis logistiques pour la recherche scientifique et l’exploitation des ressources, impacts sur la santé physique et mentale des populations locales, augmentation des risques maritimes, modification de la navigabilité ou risques pour les infrastructures civiles et militaires, cette étude propose un panorama de certains enjeux opérationnels de l’environnement arctique. Tirées d’expériences de terrain, de travaux de recherche, ou des deux, ces contributions illustrent la complexité d’un environnement impacté par le changement climatique. Elles visent également à amorcer un échange d’expérience entre ces milieux très cloisonnés afin, peut-être, de concourir de façon plus collective à une réflexion autour de ces enjeux.

 

  • Etude n°73 - 2020
    « La diplomatie des garde-côtes en Asie du sud-est »
    Auteurs : Benoît de Tréglodé, Éric Frécon (dir.)

    En phase avec, d’une part, le contexte de « paix-guerre » à l’échelle internationale, d’autre part, le principe d’« ambiguïté stratégique » au niveau régional, les garde-côtes s’affirment comme un outil précieux dans l’arsenal diplomatique des gouvernements sud-est asiatiques. Ces forces non militaires opèrent non seulement au carrefour des sécurités traditionnelle (interétatique) et non traditionnelle (ou « humaine », centrée sur l’individu), mais aussi au coeur de l’Indo-Pacifique, dans l’écluse géopolitique entre océans Indien et Pacifique.
    Afin de répondre aux premières questions que posent autant le recours à ces forces (adre juridique, intérêt stratégique) que leur organisation, cette étude, réalisée avec le soutien du Centre d’études stratégiques de la Marine (CESM), propose une introduction à ces nouvelles problématiques (définition des garde-côtes et opérations en « zones grises », retour sur le facteur chinois dans ce développement) suivie de cas pratiques. Ceux-ci sont centrés sur les deux États archipélagiques – Indonésie et Philippines – par lesquels transite le trafic maritime, avec l’exemple français comme point de comparaison.
    Les contributeurs de ce volume, habitués des forums régionaux – en particulier Track 2 (semi-officiels) – et auteurs de nombreux articles sur le sujet, s’appuient entre autres sur une connaissance et une expérience très ancrées sur le terrain.

 

2019

  • Etude n°72 - 2019
    « La criticité des matières premières stratégiques pour l’industrie de défense »
    Auteur : Raphaël Danino-Perraud
    Ces derniers mois, alors que la guerre commerciale sino-américaine fait peser de nombreuses incertitudes sur l’économie mondiale, la résurgence des menaces sur les approvisionnements en terres rares par la Chine nous ramène au premier acte de cette problématique. En septembre 2010, la Chine mettait en place un embargo sur les terres rares à destination du Japon, transformant un différend diplomatique territorial au sujet des îles Senkaku en un conflit commercial aux conséquences vitales. En effet, les terres rares sont essentielles au fonctionnement de l’industrie japonaise puisqu’elles servent à la fabrication d’aimants utilisés pour la production de moteurs de véhicules hybrides ou d’éoliennes. Cet épisode a souligné la vulnérabilité des pays européens vis-à-vis de leurs approvisionnements en matières premières minérales.
    Le monopole chinois sur les terres rares (la Chine assure entre 85 % et 95 % de la production mondiale de ce groupe de métaux) n’est pourtant que la partie émergée de l’iceberg. À l’exception des métaux de « base » (cuivre, fer, aluminium...), l’UE dépend à 97 % des approvisionnements extérieurs pour un groupe de 27 matières premières qu’elle a identifiées et qualifiées de critiques. Force est de constater que la Chine produit plus de 50 % de 16 d’entre elles.
    Cette tendance, observable dès les années 1960 pour le charbon et l’acier en France, s’est accentuée avec la chute de l’URSS en 1991. En effet, la mise sur le marché de stocks de métaux importants par les ex-satellites soviétiques a contribué à faire chuter les prix et à rendre l’exploitation minière moins rentable. Déjà sujette à des controverses environnementales dans les années 1980, la filière minière a progressivement décliné en Europe et en France en particulier. Il n’existe plus en France aucune mine en activité, hors matériaux de construction.

 

  • Etude n°71 - 2019

    « Le Sri Lanka, l’Inde et le Pakistan face à la belt and road initiative chinoise »
    Auteur : Raphaëlle Khan, Chercheuse Inde-Asie du Sud
    L’Inde, le Pakistan et le Sri Lanka sont directement concernés par la route maritime et la ceinture terrestre des « nouvelles routes de la soie » chinoises. Cette étude identifie les nouveaux défis stratégiques et les opportunités auxquels ces trois pays font face avec la Belt and Road Initiative (BRI). Comme dans d’autres régions du monde, l’enjeu pour l’Asie du Sud est d’autant plus grand qu’elle est l’un des théâtres où se manifestent clairement les dimensions multiples et interconnectées de la BRI : politique, économique et militaire. La BRI est ainsi devenue un élément incontournable de la réflexion des pays concernés sur leurs politiques intérieures et étrangères. Dans ce contexte, cette région représente un laboratoire miniature des tensions engendrées par le développement de la BRI. Elle a la particularité de représenter en son sein un clivage de réponses contrastées, positives et critiques, que l’on retrouve au niveau global. En même temps, les évolutions récentes de la BRI et, au-delà, de la relation bilatérale entre les pays impliqués et la Chine, incitent à la prudence quant à une catégorisation trop binaire de ces réponses.

 

  • Etude n° 70 - 2019
    « Risques géopolitiques, crises et ressources naturelles - approches transversales et apport des sciences humaines »
    Auteurs : Sarah Adjel, Angélique Palle, Noémie Rebière (dir.)
    Cette étude collective est issue de la première journée interdisciplinaire des jeunes chercheurs travaillant sur les ressources naturelles, organisée par le réseau Recherches-Ressources. Articulée autour des notions de risque et de crise, elle est en partie l’écho des questionnements que les sociétés industrialisées occidentales développent autour de leurs usages et de leurs accès, passés, présents et futurs aux ressources naturelles, autour des impacts que ces usages produisent. Autant de questions qui sont posées à la recherche et dont la nouvelle génération de doctorants et jeunes docteurs se saisit, en croisant les approches et les cadres disciplinaires, parce que la complexité des enjeux et l’interdépendance des facteurs exigent des approches multiples d’un même objet.

 

  •  Report IRSEM No. 69 - 2019 United Kingdom Great Britain
    "Contemporary society-centric warfare: insights from the israeli experience"
    Authors: Jonathan (Yoni) Shimshoni and Ariel (Eli) Levite
    Shimshoni and Levite offer a fresh look at the transformation of warfare, focusing on its evolution from post-Westphalian struggle predominantly taking place between opposing military organizations into society centric confrontations. They submit that all contemporary opponents of the West have made the social dimension central to warfare, de facto pursuing society-centric strategies even when they apply traditional force. They argue that several Western states currently similarly engage in such warfare, but without fully admitting as much or effectively adjusting their strategies, doctrines and force structures. Building on their recent expose in Survival of the theoretical and historical underpinnings of this phenomenon, the authors turn to the rich and varied Israeli warfighting experience for additional insights into the nature and dynamics of contemporary societycentric confrontation.
    In this paper the authors examine the societal warfare phenomenon in four Arab-Israeli cases: Ben Gurion’s formulation of Israel’s foundational grand strategy and doctrine; the Egyptian-Israeli War of Attrition; Israel’s ongoing confrontation with Hamas; and with Hezbollah these past two decades. They conclude with observations on factors that tend to escalate and increase the undesired societization of warfare, discussing critical implications for the study and practice of strategy.

 

 

  •  Etude n° 68 - 2019
    « Les Etats-Unis divisés : la démocratie américaine à l’épreuve de la présidence Trump »
    Auteurs : Frédérick Gagnon, Frédéric Heurtebize et Maud Quessard (dir.)
    Quel est l’effet des divisions sociales et de la polarisation de l’électorat américain sur la présidence de Trump ? Où en sont les deux grands partis politiques, eux-mêmes aux prises avec leurs propres divisions internes, entre progressistes et centristes du côté démocrate, et trumpistes et sceptiques de Trump du côté républicain ? Où en est d’ailleurs la « trumpisation » du Parti républicain ? Quelles lignes les partis adoptent-ils après les midterms de 2018 et en vue de l’élection présidentielle de 2020 ? Quelles sont leurs stratégies pour rejoindre les divers segments de l’électorat, dont l’électorat latinoaméricain, les conservateurs moraux charmés par le populisme religieux de Trump, ou encore les électeurs éloignés de la religion ? De façon plus générale, quel est l’effet des contre-pouvoirs institutionnels sur la présidence Trump, dont le pouvoir judiciaire, le Congrès et la bureaucratie ?
    À un an des élections américaines de 2020, cette étude bilingue et interdisciplinaire a pour vocation d’apporter un éclairage sur l’impact de trois années de présidence Trump sur les déterminants intérieurs de la puissance américaine.

 

 

  • Etude n° 67 - 2019
    « Les financements chinois dans le secteur des transports en Afrique. Un risque maîtrisé »
    Auteurs : Juliette Genevaz, Denis Tull
    Depuis le milieu des années 2010, l’ampleur des financements chinois dans la construction d’infrastructures de transport en Afrique a contribué à augmenter la dette du continent de manière significative voire dangereuse, entraînant plusieurs mises en garde du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Ces prêts ont répondu à un besoin criant des pays africains, que les institutions traditionnelles d’aide au développement telles que la Banque mondiale ou le Club de Paris n’ont pas pu satisfaire. La Chine, en proposant des prêts moins contraignants, plus nombreux et accompagnés d’une maîtrise d’ouvrage « clef en main », a séduit de nombreux pays africains. Cette étude pose la question de la responsabilité de ces pays, en particulier de l’Éthiopie, du Kenya et de Djibouti, en tant que débiteurs vis-à-vis de la Chine. Contracter une dette est un choix politique qui peut être lourd de conséquences ou libérateur, et il incombe aux pays récipiendaires d’inscrire les financements chinois dans une stratégie de développement. La diversité de situation de l’Éthiopie, du Kenya et de Djibouti montre assez l’importance de la réponse politique des débiteurs.

 

  • Etude n° 66 - 2019
    « L’expérience militaire dans les médias (2008-2018). Une diversification des formes de récits »
    Auteur : Bénédicte Chéron

    Alors que les attaques terroristes de 2015 ont mené à une visibilité plus grande du fait militaire dans l’espace public français, notamment en raison du déploiement de l’opération Sentinelle, la question de la manière dont le traitement médiatique accompagne cette évolution se pose. Cette étude vise à éclairer les processus à l’oeuvre dans le traitement médiatique du fait militaire en tenant compte des changements provoqués antérieurement par la seconde partie de l’engagement français en Afghanistan à partir de 2008 puis par l’opération Serval au Mali (2013). Elle propose également d’inscrire ces évolutions dans la prise en compte plus large des évolutions du paysage médiatique, qui imposent de nouvelles contraintes aux acteurs de ce secteur autant qu’elles offrent de nouvelles opportunités. Cette analyse globale permet d’envisager qu’un renouvellement des formes de représentation de l’expérience militaire soit en cours, notamment grâce à une affirmation plus claire de la finalité combattante de la vie sous l’uniforme, sans toutefois que les questions de défense soient devenues l’objet d’un débat médiatique plus structuré et approfondi.

 

  • Etude n° 65 - 2019
    « MCO 4.0 : le potentiel des technologies de l’industrie 4.0 appliquées au maintien en condition opérationnelle (MCO) des équipements de défense »
    Auteurs : Josselin Droff, ICA Benoît Rademacher
    Le maintien en condition opérationnelle (MCO) des matériels de défense constitue un enjeu majeur pour le ministère des Armées, du fait notamment de son impact opérationnel et des coûts afférents. De nombreuses initiatives et expérimentations ont été lancées, ou sont en cours de déploiement, dans l’objectif d’améliorer significativement, voire de transformer, la façon de réaliser les tâches de MCO, tant au niveau des acteurs étatiques que des acteurs industriels. Elles misent en particulier sur le potentiel offert par les technologies à la base de la numérisation des chaînes de valeur, qui recouvrent un spectre très large allant de l’exploitation massive de données issues des matériels de défense en service (big data) à l’utilisation de robots ou de drones pour des tâches d’inspection ou de maintenance, en passant par la fabrication additive (impression 3D).
    L’objet de cette étude est de caractériser l’impact de ces technologies et des concepts sous-jacents sur l’organisation et la réalisation du MCO des matériels de défense, pour tous les milieux (matériels aéronautiques, navals et terrestres).
    À cette fin, les auteurs ont réalisé une étude bibliographique sur les évolutions des pratiques et sur les évolutions des technologies concernées et ont conduit plus d’une vingtaine d’entretiens auprès d’acteurs étatiques et industriels en charge des questions de MCO.

 

 

2018

 

  • Étude n° 64 - 2018
    « Impact des nouveaux modèles économiques industriels sur les équipements des armées »
    Auteurs : Antoine PIETRI, ICA Benoît RADEMACHER
    Cette étude traite de l’impact de l’évolution des environnements technologique et stratégique sur les cycles de vie des équipements des armées. Deux grandes tendances ont été identifiées : une amélioration exponentielle des technologies accompagnée d’une forte dualité des équipements et une croissance des coûts des équipements militaires (EM) le long de leur cycle de vie. Cette étude analyse en particulier la stratégie consistant à revendre un EM avant que sa durée de vie opérationnelle ne se termine. Si cette stratégie présente des avantages tels que la modernisation des parcs, la réduction de la sur-spécification de certains EM, la dynamisation de l’industrie de défense française et le maintien des compétences stratégiques, elle demeure cependant risquée en termes d’interopérabilité, au niveau des besoins induits en formation des personnels, et peut impliquer la création de nouveaux concurrents internationaux (notamment avec le développement des offsets).

 

  • Étude n° 63 - 2018
    « Le rôle des armées dans la fonction « Intégration » de l'État »
    Auteur : Barbara JANKOWSKI
    En France, depuis plus d’une décennie, on s’interroge de manière récurrente sur le devenir de la cohésion nationale et sur la pérennité du modèle républicain d’intégration, notamment parce que les instruments de l’intégration sociale ne fonctionnent plus aussi bien que par le passé. Les armées ont cherché à faire le point sur leur rôle dans ces processus et sur ce que l’on pourrait attendre d’elles en cas de désintégration sociale accrue. Dans un premier temps, l’étude évalue les facteurs susceptibles de modifier les caractéristiques de la population française dans les vingt ans à venir et envisage les conséquences possibles sur les mécanismes d’intégration. On y précise également les concepts d’intégration et de cohésion sociale ainsi que les éléments qui peuvent affecter ces deux processus, tels qu’ils sont appréhendés par la communauté des chercheurs en sciences sociales. L’étude s’interroge ensuite sur l’inscription de la fonction « intégration » dans le corpus des textes qui encadrent les missions et les activités des armées et détaille l’expérience des armées en matière d’intégration et d’insertion sociale, deux domaines qui interagissent largement. Pour terminer, on y examine la manière dont les militaires et les acteurs civils appartenant à des institutions impliquées dans les processus d’intégration conçoivent le rôle des armées face aux failles de l’intégration sociale, en complément des missions qui leur incombent déjà.

 

  •  Étude n° 62 - 2018
    « Le gazoduc Nord Stream 2. Enjeux politiques et stratégiques »
    Auteurs : Céline MARANGÉ, Angélique PALLE, Sami RAMDANI
    Projet controversé, le gazoduc Nord Stream 2 doit relier à l’horizon 2020 la Russie à l’Allemagne en passant par la mer Baltique. En doublant la capacité du gazoduc Nord Stream 1, il devrait permettre à Gazprom, une compagnie fortement intégrée à l’État russe, de pérenniser ses approvisionnements de gaz en Europe occidentale. Source de division au sein de l’Union européenne (UE), le projet rencontre aussi une forte opposition des États-Unis. Quels arguments ses détracteurs font-ils valoir pour le faire échouer ? Dans quelle mesure porte-t-il atteinte à la stratégie de diversification énergétique prônée par l’UE ? Quelles contraintes internes et externes et quels objectifs géopolitiques conduisent Gazprom à vouloir consolider son accès au marché européen ? Quelles conséquences aura à moyen terme pour l’Ukraine la création de voies alternatives au transit traditionnel par ce pays ? Enfin, quelles positions arborent les pays riverains de la mer Baltique concernant ce projet ? Richement illustrée, l’étude s’attache à répondre à toutes ces questions de façon impartiale et dépassionnée.

 

  •  Étude n° 61 - 2018
    « Améliorer la résilience psychologique des combattants et de leurs familles »
    Auteur : LCL Arnaud PLANIOL
    Les forces armées françaises opèrent dans un contexte de plus en plus exigeant psychologiquement, ce qui est source de traumatismes potentiels. Il apparaît d’autant plus nécessaire de réfléchir à la manière dont les armées pourraient améliorer la résilience psychologique des combattants et de leurs familles.
    Cette étude a pour objectif de faire à la fois un point sur les actions de prévention mises en oeuvre dans les armées françaises mais aussi de connaître le contenu et, si possible, « l’efficacité des actions et programmes d’amélioration de la résilience individuelle qui existent aux États-Unis », afin de pouvoir éventuellement s’en inspirer.

 

  • Étude n° 60 - 2018 (disponible uniquement sur demande à contact@irsem.fr)
    « L'activité de renseignement des groupes jihadistes »
    Auteur :  COL Olivier PASSOT
    La plupart des groupes armés, qu’ils soient révolutionnaires, criminels ou terroristes, recourent à des pratiques qui s’apparentent à des techniques et à des procédures de renseignement. Les groupes jihadistes ne font pas exception, dès lors qu’ils atteignent un certain niveau d’ambition et de sophistication.
    De fait, l’état d’insécurité dans lequel ils se perçoivent engendre un besoin naturel de renseignement. Si on considère que le renseignement englobe la recherche d’informations, la protection des informations détenues, la recherche d’avantages par l’action clandestine, on avancera que l’activité de renseignement est indispensable au fonctionnement et à l’action des groupes jihadistes. Ceux-ci y recourent à des fins défensives (se prémunir des actions d’ingérence et d’espionnage, réprimer la contestation interne, se protéger des actions en force de l’adversaire, etc.), offensives (actions de combat contre les adversaires, opérations terroristes, activités criminelles, etc.), mais aussi pour exécuter des missions spécifiques (prise et gestion des otages, gestion des trafics, établissement de contacts discrets).

 

  • Étude n° 59 - 2018 United Kingdom Great Britain  
    "France and Poland Facing the Evolution of the Security Environment"
    Authors:  Barbara JANKOWSKI and Amélie ZIMA (eds.)
    The purpose of this study is to propose an analysis of the security environment in the late 2010s. For several years now, the states of the European continent have been facing renewed tensions and political uncertainties. On the one hand, the annexation of Crimea, which constitutes a major break in respect of international law, and the war in the Ukrainian Donbass impact the European stability. On the other hand, the election of Donald Trump as President of the United States has raised many questions and instilled doubt about solidarity among allies. Brexit poses a challenge to the construction of the European Union since, for the first time, a state has used article 50 of the Lisbon Treaty allowing the exit of a state, which means that the debate on the EU’s future no longer only concerns the practical criteria for deepening European integration but also the appropriateness of this integration. However, the initiatives of European states demonstrate their resilience and their ability to respond to security challenges.

 

  • Étude n° 58 - 2018
    « L'ergonomie et la réalité augmentée adaptées aux besoins militaires »
    Auteur : Lcl Arnaud PLANIOL
    Depuis les temps les plus anciens, l’Homme cherche inlassablement à repousser ses limites physiques. Or, nous assistons aujourd’hui à une augmentation croissante, voire exponentielle des capacités technologiques, qui permettent désormais d’entrevoir des possibilités qui n’étaient encore que des rêves il y a quelques années. Nous évoluons ainsi désormais dans un environnement pervasif, dans lequel nous oublions de plus en plus la présence des objets technologiques communicants qui nous entourent, ceux-ci devenant une véritable extension de nous-même. Cette dynamique technologique s’inscrit de manière plus générale dans un « mouvement historique de complexification des systèmes communicants », l’Homme créant des machines afin de l’aider, de suppléer ou d’augmenter ses capacités à agir et à penser.

 

  • Étude n° 57 - 2018
    « Du gel au dégel des pensions des anciens militaires subsahariens des armées françaises. Histoire politique, combat juridique et difficultés actuelles »
    Auteur : Camille EVRARD
    Le 26 décembre 1959, le Parlement français approuve la loi de finances pour 1960, qui prévoit que les pensions, civiles comme militaires, des ressortissants de l’ancien empire colonial soient « cristallisées », c’est-à-dire que leur montant reste bloqué au niveau atteint à la date de l’indépendance de leur pays. Entre 1960 et 1977, les anciens militaires indochinois, maghrébins ou africains, ayant servi dans l’armée française durant la période coloniale, et remplissant les conditions pour toucher une pension de retraite, d’invalidité, ou du « combattant », voient donc le montant de leurs droits geler lors de leur changement de nationalité. C’est ce qu’il convient d’appeler la « cristallisation » des pensions, processus complexe dont on ne connaît souvent que la partie émergée. Celle-ci correspond au long travail des associations pour la reconnaissance de l’égalité de droit en matière de pensions, dont la dernière étape a eu lieu fin 2010, avec la loi de finances pour 2011 qui achève d’aligner ces pensions sur le niveau de celles des Français. Les modalités de cette « décristallisation » s’avèrent toutefois complexes et leur mise en oeuvre, jusqu’à aujourd’hui, difficile.

 

  • Étude n° 56 - 2018
    « Les conséquences en termes de stabilité des interventions militaires étrangères dans le monde arabe »
    Auteur : Flavien BOURRAT
    Le début du XXIe siècle est marqué par la multiplication des interventions militaires étrangères sur un périmètre étendu du monde arabe s’étendant du Maghreb à la péninsule arabique, qu’il s’agisse de la Libye, de la Syrie, de l’Irak ou du Yémen. Cette donne, inédite depuis la décolonisation, et qui ne trouve pas d’équivalent dans le reste du monde, si ce n’est – mais de manière atténuée – en Afrique subsaharienne – intervient dans un contexte régional plus que jamais instable et tendu. L’invasion de l’Irak en mars 2003 par les États-Unis dans le but de renverser le régime de Saddam Hussein, en constitue à la fois la matrice et le laboratoire, qu’il s’agisse des motivations de l’intervention, de son déroulement et de ses imprévus, mais aussi et peut-être surtout de ses conséquences au plan politico-stratégique. Á l’origine de cet événement fondateur, qui ne peut s’appuyer sur aucun exemple similaire dans l’histoire du monde arabe contemporain, il y a la concrétisation d’un projet à forte connotation idéologique, auparavant empêché par les contingences de la realpolitik, mais rendu subitement réalisable dans le contexte particulier créé par les attentats du 11 septembre.

 

  • Étude n° 55 - 2018
    « Implication de la Chine dans le secteur des transports en Europe centrale et orientale : forme, réalisations et limites »
    Auteur : Agatha KRATZ
    Le secteur des transports représente un cas d’étude révélateur de la relation actuelle entre la Chine et les pays d’Europe centrale et orientale (ECO). Basée sur un intense travail de recherche et de terrain, cette étude vise à faire le bilan détaillé de l’implication chinoise dans le domaine des transports en ECO, tout particulièrement depuis la création du format « 16+1 » et le lancement de l’initiative chinoise des Nouvelles Routes de la Soie. Elle détaille notamment les trois formes que prend cette implication, ainsi que ses succès et ses limites jusqu’ici. Il ressort de cette analyse que l’implication chinoise dans le secteur, bien qu’encore relativement limitée, est néanmoins de long terme, et pourrait à un horizon de 20 à 30 ans avoir des conséquences importantes pour l’Europe.

 

  • Étude n° 54 - 2018
    « L'industrie de Défense japonaise, renaissance et innovation »
    Auteurs : Océane ZUBELDIA et Marianne PÉRON DOISE (dir.)
    En 2018 sera commémoré le 160è anniversaire du Traité de paix, d’amitié, et de commerce, signé conjointement par le Japon et la France le 9 octobre 1858. Cette Étude collective de l’Institut de recherche stratégique de l’École militaire, consacrée à l’industrie de défense japonaise, tient à mettre en lumière les liens privilégiés entre les deux partenaires. Ce dossier, unique par la qualité des chercheurs et des experts, adopte une approche multidisciplinaire  scientifique,  économique,  philosophique,  historique, politique, stratégique, voire même plus anecdotique et personnelle. Les articles visent à saisir les points forts de l’innovation et de l’industrie japonaise dans le domaine de la sécurité et de la défense, dans un contexte marqué par des enjeux sécuritaires majeurs et une évolution stratégique inédite pour le Japon.

2017

  •  Étude n° 53 - 2017

    « Les combattants et les anciens combattants du Donbass : profil social, poids militaire et influence politique »
    Auteur : Anna COLIN LEBEDEV

 

  • Étude n° 52 - 2017
    « Les États-Unis et la fin de la Grande stratégie ? Un bilan de la politique étrangère d’Obama »
    Auteurs : Maud QUESSARD et Maya KANDEL (dir.)

 

  • Étude n° 51 - 2017
    « Faire la paix et construire l'État : Les relations entre pouvoir central et périphéries sahéliennes au Niger et au Mali »
    Auteurs : Yvan GUICHAOUA et Mathieu PELLERIN

  • Étude No. 51 (EN) - 2018 United Kingdom Great Britain
    "Making Peace, Building the State. Relations between Central Government and the Sahelian Peripheries in Niger and Mali"
    Authors: Yvan GUICHAOUA and Mathieu PELLERIN

 

  •  Étude n° 50 - 2017
    « La Biélorussie après la crise ukrainienne. Une prudente neutralité entre la Russie et l'Union européenne? »
    Auteur : Ioulia SHUKAN

 

  •  Étude n° 49 - 2017
    « Les stratégies et les pratiques d'influence de la Russie »
    Auteur : Céline MARANGÉ

 

 

 

2016

  • Étude n° 46 - 2016
    « Les États-Unis au Moyen-Orient : Évolutions et perspectives stratégiques »
    sous la direction de Antoine COPPOLANI et Pierre RAZOUX

 

  • Étude n° 45 - 2016
    « La sociologie des organisations appliquée aux groupes armés non-étatiques »

    Auteur : Alix LE MOIGN
  • Étude No. 45 (En) - 2016 United Kingdom Great Britain
    "The Sociology of Organisations applied to Non-State Armed Groups"
    Author: Alix LE MOIGN

 

  • Étude n° 44 - 2016
    « L'émergence de puissances africaines de sécurité : Étude comparative »
    Auteurs : Yousra ABOURABI et Julien DURAND DE SANCTIS

 

 

  • Étude n° 42 - 2016
    « L’homme augmenté, réflexions sociologiques pour le militaire »
    sous la direction d'Agnès COLIN

 

2015

  • Étude n° 41 - 2015
    "Defending Europe? A Stocktaking Of French and German Visions for European Defense"
    Author: Barbara KUNZ

 

  • Étude n° 40 - 2015
    « Stratégies de mise en place des soft powers européen et russe en Moldavie après la Guerre froide »
    Auteur : Michael LAMBERT

 

  • Étude n° 39 - 2015
    « Parlements et légitimité démocratique de la Politique de sécurité et de défense commune » 
    Auteurs : Général (2S) Maurice de LANGLOIS et Sara CANTO
  • Étude No. 39 (En) - 2015United Kingdom Great Britain
    "Parliaments and Democratic Legitimacy of the Common Security and Defence Policy Major"
    Authors : General (2S) de Langlois M. and Sarah Canto

 

  • Étude n° 38 - 2015
    « Quelles stratégies face aux mutations de l’économie de défense mondiale ? »
    sous la direction d’Aude-Emmanuelle FLEURANT

 

  • Étude n° 37 - 2015
    « Les sanctions contre la Russie ont-elles un effet dissuasif ? »
    Auteur : Céline MARANGÉ

 

2014

 

 

 

 

  • Étude n° 32 - 2014
    « Les stratégies du smart power américain : Redéfinir le leadership dans un monde post-américain »
    sous la direction de Maya KANDEL et Maud QUESSARD-SALVAING
    Synthèse
    Abstract (En)

 

  • Étude n° 31 - 2014
    « L'action extérieure de l'Europe à l'épreuve de l'Egypte et de la Corne de l'Afrique »
    Auteur : Chantal LAVALLEE

 

  • Étude n° 30 - 2014
    « Accès aux espaces communs et grandes stratégies : vers un nouveau jeu mondial »
    Auteur : Frédéric RAMEL
  • Étude No. 30 (En) - 2014 United Kingdom Great Britain
    "Access to the global commons and grand strategies : a shift in global interplay"
    Author : Frédéric RAMEL

 

2013

  • Étude n° 29 - 2013
    « États-Unis : quelle transition stratégique ? La politique de défense sous Obama, entre dynamiques internes et évolutions internationales »
    Auteurs : Maya Kandel (dir) et Aude-Emmanuelle Fleurant
    Synthèse

 

 

 

 

  • Étude n° 25 - 2013
    « Les défis stratégiques africains : exploration des racines de la conflictualité en Afrique Centrale »
    Auteur : Amandine Gnanguênon (dir)
    Synthèse

 

  • Étude n° 24 - 2013
    « Les défis stratégiques africains : exploration des racines de la conflictualité en Afrique de l'Est »
    Dr Amandine Gnanguênon (dir)
    Synthèse

 

 

2012

  • Étude n° 22 - 2012
    « Évolution du contrôle parlementaire des forces armées en Europe »
    Auteurs : Bastien Irondelle, Olivier Rozenberg, Catherine Hoeffler, Jean Joana, Olivier Chopin, Christian Olsson

 

 

  • Étude n° 20 - 2012
    « Insurrections-contre-insurrections : éléments d’analyse sociologique à partir des terrains irakien et afghan »
    Auteurs : Gilles Dorronsoro (Paris I Panthéon-Sorbonne), Christian Olsson et Raphaël Pouyé (CEC)

 

  • Étude n° 19 - 2012
    « Le Paquet défense : quels impacts juridiques et industriels ? »
    Auteurs : Docteur Jean-Yves Clairy et Général Jean-Paul Perruche

 

  • Étude n° 18 - 2012
    « Etude comparative des livres blancs des 27 États membres de l'UE : pour la définition d'un cadre européen »
    Auteurs : Olivier De France et Nick Witney (European Council on Foreign Relations)
    Synthèse

 

  • Étude n° 16 - 2012
    « Relation homme-robot, prise en compte des nouveaux facteurs sociologiques »
    Auteurs : Frédéric Coste et Adeline Taravella
    Présentation

 

  • Étude n° 15 - 2012
    « Analyse comparée de la stratégie spatiale des pays émergents : Brésil, Inde, Chine »
    Auteurs : Florence Gaillard-Sborowsky, Emmanuel Puig, Isabelle Sourbès-Verger

 

  • Étude n° 14 - 2012
    « L'évolution du débat stratégique en Asie du Sud-est »
    Auteur : Pierre Journoud (dir.)

 

  • Étude n° 13 - 2012
    « Utilisation et investissement de la sphère internet par les militaires »
    Auteurs : Marc Hecker, Thomas Rid

 

 

  • Étude n° 11 - 2012
    « L'Europe post-Lisbonne, illusion ou défi ? »
    Auteur : Général Jean-Paul Perruche (dir.)

 

2011

  • Étude n° 10 - 2011
    « Enquête sur les jeunes et les armées : images, intérêt et attentes »
    Auteurs : Ronald Hatto, Anne Muxel, Odette Tomescu

 

  • Étude n° 9 - 2011
    « Etudier le renseignement, état de l’art et perspectives de recherche »
    Auteurs : Olivier Chopin (dir.), Amélie Massard, Bastien Irondelle

 

  • Étude n° 8 - 2011
    « Du pétrole à l'armée : les stratégies de construction de l'Etat aux Emirats Arabes Unis »
    Auteur : Victor Gervais

 

  • Étude n° 7 - 2011
    « Chaos, réveil et sursaut. Succès et limites de la stratégie du "surge" en Irak (2007-2009) »
    Auteur : Stéphane Taillat

 

  • Étude n° 6 - 2011
    « Du Network Centric à la stabilisation, émergence des nouveaux concepts et innovation militaire »
    Auteurs : P.Gros, N.Vilboux, A.Kovacs, F.Coste, M.Klein, A. Malissard

 

2010

  • Étude n° 5 - 2010
    « La perception de la défense française chez nos alliés »
    Auteurs : Ronald Hatto, Odette Tomescu

 

  • Étude n° 4 - 2010
    « OTAN : Continuité ou rupture ? »
    Auteur : Général Jean-Paul Perruche

 

  • Étude n° 3 - 2010
    « Israël et son armée : société et stratégie à l'heure des ruptures »
    Auteurs : le Général Bertrand Binnendijk, Samy Cohen, Alain Dieckhoff, Caroline Du Plessix, David Khalfa, Ilan Greilsammer, Camille Lorette, Marc Hecker, Thomas Rid, Nicolas Teneze

 

 

 

  • Étude n° 1 - 2010
    « Les crises en Afghanistan depuis le XIX°siècle »
    Auteurs : Mariam Abou-Zahab, Gilllles Boquérat, Lieutenant-colonel Marie-Dominique Charlier, John Gunther Dean, Gérard Fussman, Colonel Michel Goya, Zalmaï Haquani, Pierre Journoud, Hassan Kakar, Pierre Lafrance, Nicolalas Regaud

 

United Kingdom Great Britain

  • Etude n°92 - 2022
    "LE REGIME MILICIEN IRANIEN EN IRAK : LES MILICES CHIITES PRO-IRANIENNES À LA CONQUÊTE DE L’ÉTAT"

    Auteur : Arthur Quesnay

    Depuis 2003, la guerre civile irakienne peine à se stabiliser sous l’action des organisations politiques, créant une dynamique de crises à répétition exacerbée par les ingérences étrangères, notamment iranienne. Le principal facteur de ces conflits est politique : les partis irakiens jouent un rôle déterminant dans la guerre civile, instrumentalisant les soutiens internationaux pour s’ancrer dans l’État et s’imposer à la population. Dans ce contexte, la guerre contre le groupe État islamique (2014-2017) a permis la montée en puissance des groupes paramilitaires pro-iraniens qui tentent d’imposer un nouvel ordre politique. Cependant, plusieurs défis se posent à leur ambition hégémonique, en particulier leurs revers électoraux, la difficulté à produire de la gouvernance et l’hostilité croissante de la population.