Un ordre milicien de type nouveau prolifère actuellement dans le monde arabe, et plus particulièrement en Irak. Ce phénomène, même s’il a des racines anciennes, résulte de l’affaiblissement de l’état central et de la délitescence de l’appareil militaro-sécuritaire. La montée en puissance des Unités de mobilisation populaire irakiennes (Hashd Sha’abi), initialement conçues comme le fer de lance de la lutte contre l’État islamique, interroge sur leurs statuts institutionnels et l’étendue de leur champ d’action, alors que leur mission a été remplie avec succès et que se pose désormais la question de leur insertion ou de leur démobilisation. Les craintes que suscite en Irak, comme dans la région, la perspective d’un ancrage durable d’une armée parallèle d’obédience chiite au service des intérêts de l’Iran, à l’instar du Hezbollah libanais, doivent être relativisées. En effet, les spécificités propres à la communauté chiite irakienne comme à sa représentation politico-sécuritaire, limitent d’autant les possibilités d’instrumentalisation de ces milices par le régime de Téhéran.
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