L’Asie du Sud-Est constitue le coeur de l’Asie maritime. Ce rapport à la mer peut s’appréhender via les multiples enjeux liés à la sécurisation du détroit de Malacca, trait d’union et lieu de passage obligé entre l’océan Indien et le Pacifique. L’essor de l’ASEAN, Association of South-East Asian Nations, et le poids grandissant de la Chine en mer de Chine du Sud en a renforcé l’importance. Dès les années 1990, la menace représentée par la piraterie maritime a conduit le Japon à élaborer des outils coopératifs inédits pour la région en s’appuyant principalement sur des acteurs civils comme le corps des garde-côtes japonais et la Nippon Fondation. Tokyo s’est ainsi fortement impliqué dans le renforcement capacitaire au profit des flottes de garde-côtes locales dont les Philippines et l’Indonésie. La mise en place du RECAAP (Regional Cooperation Agreement on Combating Piracy and Armed Robbery), accord régional de lutte contre la piraterie et de son Centre éponyme à Singapour en 2006 ont aussi constitué des démarches innovantes dans le traitement de la sécurité maritime de l’espace sud-est asiatique.