À partir des révolutions des Printemps arabes (17 décembre 2010), la Turquie de Recep Tayyip Erdogan profite de l’instabilité qu’elles engendrent dans le monde arabo-musulman pour retrouver et conduire à nouveau une stratégie néo-impérialiste fondée sur la diffusion d’une influence politique à l’étranger et l’appropriation économique de parts de marché. Cette ambition repose sur une combinaison de moyens diplomatiques, économiques et militaires. À cet effet, le continent africain est un exemple des plus représentatifs en tant que sphère d’influence de premier ordre au regard de l’exercice d’une « diplomatie du drone » commencé depuis près d’une décennie. En mobilisant à la fois des instruments de soft power et de hard power, la Turquie s’insère dans une recherche de leadership et souhaite de facto s’affirmer au sein de la compétition de puissances à l’œuvre en Afrique.