Cette note analyse les limites et les apports de la dissuasion conventionnelle en prenant comme étude de cas la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP), stationnée dans les pays Baltes et en Pologne. Cette recherche, fondée sur une enquête qualitative menée au siège de l’OTAN, s’attache à plusieurs aspects de l’eFP : 1) le choix du multinationalisme comme format de cette activité, ce qui soulève l’enjeu de l’interopérabilité ; 2) les différents rôles des bataillons qui ne se limitent pas à la dissuasion ; 3) l’évolution depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. La note montre que malgré les réserves liées à l’hétérogénéité de la mise en œuvre de l’eFP, l’activité de dissuasion de l’OTAN est plébiscitée par de nombreux acteurs : les pays membres d’Europe centrale et orientale qui perdent ainsi un statut de membre de second rang et voient leurs préoccupations sécuritaires prises en compte mais aussi les partenaires qui, comme le démontre le processus d’adhésion de la Suède et de la Finlande, recherchent la protection de l’OTAN.
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