Cette note de recherche propose des pistes de réflexion sur les différents ressorts discursifs mobilisés par les récits médiatiques de la participation des femmes au terrorisme islamique. À partir des tentatives d’attentat menées par un groupe de femmes à Paris et Boussy-Saint-Antoine en septembre 2016, elle identifie quatre catégories de récits. La première souligne le caractère monstrueux et pathologique de l’engagement des femmes dans les organisations djihadistes. La deuxième l’interprète comme étant motivé par l’affect et le sentiment amoureux. La troisième considère que les organisations djihadistes ont représenté une roue de secours pour des femmes en perte de repères, animées de pensées suicidaires. La quatrième enfin insiste sur la dimension instrumentale de cet engagement féminin dans une entreprise terroriste. Ces quatre catégories de récits ont pour point commun de mettre en avant la dimension irrationnelle et pathologique de l’engagement des femmes dans les organisations djihadistes. Elles font par ailleurs écho à des « récits types » plus généralement élaborés sur la violence politique des femmes dans le monde occidental.