L’apparente recrudescence de l’assassinat comme instrument politique pose des questions importantes sur le rôle et les limites de l’action clandestine dans les relations internationales. Ces opérations représentent le haut du spectre des capacités des services de renseignement, et constituent une des plus graves violations de la souveraineté du pays hôte et des droits les plus élémentaires des individus. Afin de mieux comprendre les raisons de leur usage, cette note analyse six assassinats commandités par des régimes démocratiques et autocratiques depuis 2010. Notre analyse montre que si les services ne sont pas toujours en mesure d’assurer la clandestinité de telles opérations, celle-ci offre néanmoins au commanditaire la possibilité de nier son implication. La majorité des coûts politiques et diplomatiques des opérations d’assassinat examinées semblent s’estomper dans le temps et sont donc négligeables du point de vue d’un décideur politique. Étant donné ces conditions, nous concluons que l’utilisation de l’assassinat comme outil politique va probablement se généraliser dans les années à venir.
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