Les conflits armés du XXIe siècle sont, pour le moment, majoritairement des guerres insurrectionnelles. Elles s’entendent comme de la « petite guerre » ou de la guérilla. Leur finalité politique consiste à s’opposer à des États et à leurs forces armées régulières, voire à d’autres groupes insurgés. La question des moyens permet de leur trouver un point commun : l’arme utilisée est de faible intensité, parce que la puissance morale d’une attaque insurrectionnelle est inversement proportionnelle à la puissance de feu employée. Une simple arme remilitarisée suffit à produire un massacre de civils accompagné de sa sidération dont les effets politiques, recherchés par l’ennemi, peuvent être désastreux. Les petites guerres se mènent avec de petites armes parce qu’elles ont de grands effets.
Se pose donc la question de l’usage des moyens à la fois les plus faibles et les plus courants, en particulier, les armes légères et de petit calibre (ALPC), catégorie majeure d’armes classiques. Le commerce illicite de ces armements alimente de nombreux conflits régionaux, tout autant qu’il favorise le crime organisé et encourage le terrorisme. En ce sens, le trafic d’armes classiques constitue un facteur majeur de déstabilisation des États. Les défis posés par le commerce illicite des ALPC requièrent des actions spécifiques, notamment sur les stocks et leur sécurité, la réglementation des transferts, la gestion des frontières, la réactivation illicite, le traçage et le marquage ou encore la résolution des conflits. Cette étude vise ainsi à présenter une vue d’ensemble de la problématique stratégique des moyens de nos « petites guerres » contemporaines.