Quatre types d’armement indispensables dans le conflit de haute intensité
Une alliance entre un format d’armée historique et des technologies avancées : sur le plan capacitaire, voici l’un des enseignements de la guerre en Ukraine. Les chars, qui semblaient jusqu’alors obsolètes dans les conflits du XXIe siècle, se sont ainsi révélés essentiels, au même titre que les drones high-tech. Edouard Jolly, chercheur en théorie des conflits armés à l’Irsem, détaille les quatre types d’armement indispensables dans ce conflit de haute intensité.
1 - Les armes légères
Alors qu’ils étaient attaqués par un opposant plus lourdement armé, les Ukrainiens ont réussi à se défendre avec des armes légères et de petit calibre. Lorsque l'infanterie légère empêchait les colonnes de blindés russes d'avancer en profondeur, les armes anti-aériennes ont été primordiales pour mailler le territoire. Elles ont ainsi empêché qu'une domination aérienne russe ne s'installe sur le champ de bataille.
2 - L’artillerie
Les combats sont menés dans un format historique rappelant celui de la Première Guerre mondiale. Nous voyons réapparaître des tranchées en Ukraine, configuration qui impose l’usage de l’artillerie. Pour reprendre l’avantage, il est nécessaire d’être très mobile sur le front. Cette mobilité est permise notamment par les canons Caesar livrés à l’Ukraine. Autre fait notable : cet usage de l’artillerie, qui impose de couvrir une grande surface du champ de bataille, entraine une forte consommation de munitions.
3 - Les chars
Contre toute attente, le char de bataille s'est révélé essentiel, comme lors de la Première Guerre mondiale et de la Seconde Guerre mondiale. Pourquoi ? Car il est indispensable pour mener une offensive en appui de l'infanterie. En cas de format classique d'opposition, les chars sont nécessaires pour avancer et vaincre l’adversaire.
4 - Les drones
Les drones sont déterminants à deux niveaux. Tout d'abord, dans le camp ukrainien, les modèles de grande taille Bayraktar TB2 ont remplacé l'aviation, et ce à moindre coût. Ils ont notamment pris pour cible les colonnes de chars russes lorsque ces dernières sont entrées sur le territoire ukrainien. Parallèlement, les drones de petite tailles permettent d’accomplir des missions de reconnaissance. Ils peuvent aussi remplacer les lance-grenades grâce à des modifications apportées par des imprimantes 3D. Grâce à cette fabrication artisanale, il est possible de cibler un adversaire dans la tranchée d’en face, et même de filmer le résultat de l’attaque.
Retrouvez cette interview sur le site du ministère des Armées : https://bit.ly/3Ijqx6s
