Sur la scène internationale, les États sont sommés d’attester de la légalité de leurs interventions armées avant, pendant et après les opérations. Cet état de fait n’est pas passé inaperçu chez les stratèges. Charles Dunlap invente pour le qualifier le terme de « lawfare » : le droit est partie prenante des conflits armés. Il a ses champs de bataille, ses armes et ses guerriers.
Ce contexte de « lawfare » affecte particulièrement l’État d’Israël. Tsahal aime à se présenter comme l’armée « la plus morale du monde » et prête une attention particulière à la justification légale de ses actions. Le concept de « pureté des armes » est au cœur de son code d’honneur militaire. Quelles sont les raisons de la légalisation/ judiciarisation de Tsahal ? Comment s’exprime-t-elle ? Quel bilan stratégique peut-on en faire ? Cette présentation s’intéresse au Hapraklitut hatzvait, le département juridique de Tsahal. Il témoigne d’une évolution doctrinale : le droit international n’est plus pensé comme une contrainte extérieure, il est un élément de définition de la stratégie militaire.