Après plusieurs décennies d’opérations de maintien de la paix et de combats contre des acteurs irréguliers, la reconfiguration des relations internationales et le retour des États-puissances engendrent une transformation profonde des menaces. La séquence de guerres irrégulières dans un contexte d’après-Guerre Froide, dans lesquelles les forces occidentales opéraient sur un segment réduit de la conflictualité – sans menace aérienne, sans menace de missiles de longue portée, sans brouillage – semble s’achever suite au retrait d’Afghanistan et l’annonce de la fin de l’opération Barkhane au Sahel. À l’inverse, l’invasion militaire russe en Ukraine semble représenter un laboratoire des guerres futures dites de haute intensité dans un univers stratégique en mutation, marqué par la confrontation directe et multi-domaines entre puissances étatiques.

Peut-on ainsi considérer que nous assistons à une rupture stratégique où les guerres régulières du passé reprendraient le dessus sur les guerres irrégulières ? Comment les États occidentaux et leurs armées s’adaptent-ils à ces changements ? Et une telle rupture est-elle inédite ou peut-elle être comparée à d’autres ruptures dans l’histoire de la guerre ? Cette journée d’étude, organisée par des jeunes doctorants associés à l’Institut de Recherche Stratégique de l’Ecole Militaire (IRSEM) et au Service Historique de la Défense (SHD), a pour ambition d’interroger cette idée de rupture ainsi que la place de l’irrégularité à l’aube du retour de la haute intensité.

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