Petit déjeuner Afrique (Webinaire) : Dynamiques de recomposition des identités nationales et transnationales dans la crise centrafricaine. Le cas des "retournés" tchado-centrafricains à Goré
Jeudi 27 janvier 2022
Evènement en ligne
10h00 - 11h00
Avec Kelma Manatouma, docteur en science politique à l'Université de Paris Nanterre.
Résumé
Selon les estimations de l’Organisation internationale pour la migration (OIM), la guerre qui a éclaté en République centrafricaine (RCA) en 2013 a fait fuir plus de 91 382 personnes hors du pays, qui ont notamment trouvé refuge au Tchad, sans compter les nombreux déplacés internes. L’objet de cette communication consiste à analyser les dynamiques politiques et sociales de recomposition des identités nationales et transnationales « des retournés » de la crise centrafricaine dans la ville de Goré au Tchad. Il s’agit d’analyser les dynamiques politique et humanitaire du dispositif de lutte contre l’apatridie des “retournés” au sud du Tchad. Ceci permet aussi d’apréhender les dynamiques de reconfiguration du rôle de l’État dans la gestion de cette crise sociale et humanitaire. Dans un premier temps, l’on donnera un aperçu historique de la crise centrafricaine et de ses ramifications au Tchad, et ainsi on analysera les liens historiques, politiques et sociaux qui existent entre le Tchad et la RCA. Dans un second temps, la politisation des identités dans le contexte actuel de la situation sécuritaire aux deux frontières sera appréhendée.
Biographie
Kelma Manatouma est titulaire d'un doctorat en science politique de l'Université de Paris Nanterre. Il est attaché temporaire de recherche et d'enseignement (ATER) à l'Université des Antilles en France et chercheur associé à l'Observatoire de la gouvernance politique au Tchad. Sa thèse a porté sur les politiques d'identification biométrique au Tchad. Dans cette thèse, il a retracé les processus d'identification depuis la période coloniale jusqu'à l'introduction de la technologie biométrique comme instrument et modèle d'identification des individus au Tchad. Il y analyse la question de l'État à travers l'identification des individus, en mettant l'accent sur le rôle que joue la biométrie dans les politiques de lutte contre l'insécurité transnationale. En 2021, il a publié « Testimonies and Social Markers in the Age of Biometrics. The Work of the Identity Control and Verification Commission in Chad » dans l’ouvrage Identification and Citizenship in Africa Biometrics, the Documentary State and Bureaucratic Writings of the Self chez Routledge, et « Les enjeux du processus électoral au Tchad » dans le Bulletin FrancoPaix (Centre FrancoPaix, Université du Québec à Montréal).
Contacts :
Maxime RICARD - (maxime.ricard@irsem.fr)